Chapitre 16 - Fin de soirée

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Khali chassa un chat qui avait élu domicile sur le toit de sa voiture puis s'installa au volant du véhicule. L'animal poussa un cri strident puis s'enfuit en courant entre les jambes de James. Le jeune homme s'écarta pour éviter le félin et se rattrapa à la portière de la voiture. Il poussa un petit cri de surprise suivi d'un rire enfantin, et s'assit sur le siège tout en s'ébouriffant les cheveux.

— Il a bien failli me faire tomber celui-là, gloussa-t-il.

— Sale bête.

— Vous n'aimez pas les chats ? s'étonna le policier en claquant la portière.

La jeune femme fit gronder le moteur puis répondit :

— J'ai horreur des chats. Cette manière qu'ils ont de vous regarder de haut...

— J'ai toujours eu des chats quand j'étais gamin. Seulement ma femme Linnéa y est allergique, alors... expliqua-t-il en voyant le trottoir défiler de plus en plus vite sur le bas-côté. Je trouve que ce sont des animaux à la fois distants et attachants.

Un peu comme Khali, se dit le jeune homme, si attachante et si distante. Il sourit à cette pensée. Comparaison très juste, mais qui aurait sonné comme une insulte aux oreilles de la jeune femme. Elle avait également la grâce et l'élégance d'un chat, le même air hautain et raffiné, le charme de l'innocence et les dangers du feu sous la glace.

— Vous n'avez jamais eu de chat ? demanda le jeune homme.

— Vous comptez philosopher sur ces bestioles tout le restant de la soirée ?

— Non, c'était... c'était juste histoire de dire quelque chose.

— Le silence vous met mal à l'aise.

C'était une affirmation, pas une question. Khali respira profondément pour profiter encore un instant du cadre apaisant puis elle sacrifia son goût de la solitude et du silence au profit de son collègue.

— Vous n'avez qu'à me parler de l'enquête dans ce cas, je vous écoute.

— Oui, j'aimerais en revenir à votre théorie, cette histoire de loups. Le commissaire Thomas semble privilégier la piste d'Alicos, vous savez.

— Excusez-moi, mais je ne me passionne pas particulièrement pour les idées lumineuses de ce type. Je ne suis pas au courant de sa dernière trouvaille farfelue.

— Oh, eh bien, il en est venu à la conclusion que c'était une histoire de famille. Je récapitule : première victime, Geoffroy, employé dans la bijouterie de son père ; deuxième victime, Alphonse, oncle de la première victime, gardien dans un musée. Le rapport d'Alicos souligne qu'il n'y a aucun lien entre les deux professions.

— Aucun lien entre une bijouterie et un musée d'art ?! s'indigna Khali en perdant brièvement le contrôle de son véhicule.

— Laissez-moi finir de vous exposer les faits, voulez-vous ? Les deux corps ont été retrouvés dans le même état misérable, lacérés, mutilés...

— Je connais la chanson. Passez à la suite.

— Oui, et il semble donc évident que les meurtres ont été perpétrés par la même personne. Alicos réfute toute relation entre les meurtres et les vols. Et le commissaire Thomas est de son avis également. Ils privilégient tous les deux la piste d'un règlement de compte familial. Le directeur de la bijouterie, Hubert Grieux, et son frère feu Alphonse ne s'adressaient plus la parole depuis des mois. Alicos ne sait toujours pas pourquoi mais c'est selon lui la preuve irréfutable de sa thèse.

— Ça ne tient pas debout.

— J'admets que ça n'est pas parfait, mais il y a certains aspects du rapport d'Alicos qui me plaisent assez.

Nuit Sans Lune (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant