Chapitre 18 : Cicatrices ébréchées

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Nina

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Nina

J'ouvre douloureusement les yeux.

Ma tête ....

Un son continu et désagréable résonne dans mon crâne. Ma tête me semble lourde, bien qu'elle soit encore posée sur le coussin. Sans avoir bougée d'un iota, je ressens une douleur diffuse dans mon corps.

Putain ...

Les souvenirs reviennent sous forme de flashback.

Deux hommes. Ils étaient déjà dans ma maison quand je suis rentrée. Les mêmes que la dernière fois ? Je ne sais pas.

Je n'ai pas eu le temps de voir venir les coups. Je me suis vite retrouvée au sol, puis sur mon canapé, le pantalon aux chevilles, en train de me faire violer. Encore. Et, pour une raison qui m'échappe, ils m'ont déposée chez Ayden.

J'ai appris à passer outre les sentiments de dégoût, de honte, de peur. Outre l'humiliation et la culpabilité. Outre la sensation de brûlure qui embrase ma peau, comme un feu sur chacun de mes nerfs. Outre la sensation de leurs corps dans le mien, gravée à tout jamais. J'ai appris à faire avec la douleur. Physique et morale. J'ai appris à contrôler l'envie de me jeter par la fenêtre pour faire cesser cette nausée.

Hier soir, Ayden a su passer outre sa colère. Il a été parfait. Fort de son expérience avec moi, il a su maîtriser la situation dans laquelle je l'ai mis, une fois de plus.

Sa voix me sort de mes pensées :

– Nina ?

Je relève les yeux vers lui. Il est debout devant moi, un air compatissant sur le visage. Bien que je ressente sa colère, il ne me la montre pas. Notre trêve est-elle toujours d'actualité ? Comment vais-je lui expliquer ça ?

– Ça va ?

Il a l'air de vraiment s'inquiéter pour moi cette fois-ci. Pour toute réponse je grimace. Je m'appuie sur un coude pour essayer de m'asseoir sur le canapé. Ayden me donne un coup de main et j'arrive à m'installer confortablement. Il s'assied sur la table basse en face de moi et aventure ses mains sur mes genoux. Il répète :

– Ça va ?

– Je crois.

– Karim peut venir te soigner ici si tu veux.

Il parle calmement, la trêve a l'air d'être encore d'actualité.

– Je verrai ça avec lui, ne t'inquiète pas.

– Evidemment que je m'inquiète, Nina.

Je ne sais pas quoi lui répondre. Je suis profondément touchée que mon état l'inquiète encore, malgré tout ce qu'il pense de moi. Mais je suis profondément gênée de le mettre dans une telle situation. Qu'est ce qu'il doit penser de moi ?

– Je gère, Ayden.

C'est la seule réponse qui sort de ma bouche endolorie.

– Tu ne ressembles pas à quelqu'un qui gère, Nina.

Ti Amo T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant