CHAPITRE 1: nuit noire

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ELORA

16h18, Los Angeles.

Noir.

Un bruit sourd.

La sirène d'une ambulance.

Qui s'éloigne ?

Une douleur aiguë se propage dans ma tête alors que mes pensées se troublent. J'ai l'impression d'avoir été assommée tant mes esprits s'entremêlent.

Les secondes passent et je tente tant bien que mal de reprendre mes esprits tout en gardant les yeux fermés, trop affaiblie. Lentement, j'arrive à me mouvoir, mais je suis limité dans mes mouvements par les courbatures qui enrobent mes muscles, la chose sur laquelle j'étais assise martyrisait mes membres.

Je reconnais rapidement les formes d'une chaise et cette simple remarque suffit à m'intriguer.

Une chaise ?

La dernière image qui était ancrée sous mes paupières était la vision de ma meilleure amie assise à mes côtés, alors que nous roulions en direction de nos vacances, réservée depuis déjà bien longtemps.

Je rassemble mes dernières forces pour pleinement ouvrir les yeux, agacée de ne pas comprendre dans quel état je me trouve. Je grimace le temps que mes yeux s'habituent à la pénombre qui engloutissait la pièce dans laquelle je me trouvais. Je lève la tête pour remarquer la petite ampoule qui peinait à rester allumée au-dessus de moi et mes membres endoloris me font payer mon geste brusque, envoyant une douleur diffuse dans ma nuque.

Les yeux plissés, j'analyse les alentours, il n'y a ni fenêtre ni meuble, seule une chaise identique à la mienne reposait dans un coin de la salle.

C'est quoi ce bordel ?

Mon cœur s'emballe lorsque je remarque un homme debout à quelques mètres de moi. Il était grand. Beaucoup plus que moi. L'obscurité ne me permettait pas de voir pleinement son visage, mais il dégageait quelque chose de mauvais. Il restait posté là, sans bouger. Était-il là depuis le début ?

— Alors, la Belle au bois dormant s'est enfin décidée à sortir de son sommeil profond ?

Quoi ?

Je fronce les sourcils sans comprendre, un peu déconcertée par la tournure que prenaient les évènements. Mon cœur rate un battement lorsque j'aperçois une deuxième silhouette dans le fond de la pièce. L'ampoule n'éclairait que moi, ils étaient trop loin dans l'obscurité que pour que je puisse distinguer quoi que ce soit de leur apparence. Mes yeux jonglent entre les deux hommes qui me fixaient et ma respiration s'accélère quelque peu.

— Vous êtes ? daignai demander d'une voix tremblante malgré moi.

Je n'avais pas peur d'eux, ce qui m'effrayait c'était surtout le peu de contrôle que j'avais sur la situation.

— Je te retourne la question beauté. On n'a pas trouvé de papier sur toi, je dois admettre que c'est assez frustrant de ne pas connaitre le nom de la personne que l'on kidnappe, réplique-t-il sans la moindre gêne.

Pardon ?

Sceptique à l'entente de ses propos, mon cœur rate un battement. Je fronce les sourcils et cherche à comprendre s'il est sérieux. Seulement, un silence s'installe, alors je réponds d'un ton faussement assuré :

— Je n'ai aucune raison de te donner mon nom.

La bouche entrouverte, mes propres mots résonnent dans ma tête. Je scrute les réactions de l'homme en face de moi, craignant d'avoir franchi une limite.

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