CHAPITRE 25: la bague

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EYON

J'avais raccompagné Elora dans sa chambre après lui avoir pris l'arme des mains. Tout son corps tremblait de manière incontrôlable. Je ne sais pas si elle réalise réellement ce qu'elle avait fait, mais c'était trop tard pour faire marche arrière.

Les événements de cet après-midi avaient fatigué tout le monde. Rhéa, Alex et Ace étaient retournés en Californie. Il ne restait plus que nous, Mike était parti juste après avoir soigné Elora.

Nous nous étions occupés du corps de Jules, étonnement, Elora avait réussi à viser en plein dans la tête. Nous l'avions brûlé dans l'arrière-cour pour ne pas laisser de trace et Lock s'était chargé de nettoyer le sous-sol.

Il était aux alentours de 23h désormais, et une fatigue pesait sur mon corps. Nous nous étions tous les quatre affalés sur les canapés du salon, Elora était retournée dans sa chambre juste après avoir pressé la gâchette.

La télévision était allumée, mais personne ne la regardait, les évènements de cette semaine avaient brouillé l'esprit de chacun. Tellement que nous nous sommes éloignés de notre but premier : trouver la taupe.

Owen était sur son téléphone à l'autre bout de la pièce, il n'avait pas daigné relever la tête vers moi une seule fois. Mais je savais qu'il sentait mes regards sur lui. Ian et Lock jouaient aux cartes à côté de moi, et à l'entente des plaintes d'Ian, Lock était en train de gagner.

— Tu viens jouer Owen ? demande Lock en brisant le silence qui régnait dans la pièce.

Je relève la tête vers le concerné, il lève sa tête à son tour, mais fuit mon regard dès qu'il le croise pour le rediriger vers Lock.

— Non ça va, merci, sourit-il avant de replonger le nez dans son écran.

— Tu vas continuer à faire le gamin longtemps ? finis-je par demander.

Mais je n'ai droit à aucune réaction de sa part, il m'ignore.

— Si tu es revenu pour m'ignorer, tu peux repartir, tu sais, crachai-je, agacé par son attitude.

D'un bond, il se lève de son fauteuil et se dirige vers moi. Surpris, je le regarde se rapprocher sans m'attendre au coup de poing qu'il vient de me décrocher. J'entends Ian retenir son souffle en voyant ma tête suivre le mouvement du coup sous la force de celui-ci. Je ne prends même pas la peine de regarder Owen et me contente de mouvoir difficilement ma mâchoire pour la soulager de la douleur.

— Quand est-ce que tu vas comprendre que tout ce qu'il se passe depuis un mois est de ta faute ? aboie Owen sans me quitter des yeux.

— Je t'ai pardonné pour la manière dont tu m'as traité, mais je ne te pardonnerai pas de gâcher la vie d'une gamine plus longtemps sous prétexte que « c'est trop tôt pour lui dire ».

La tête toujours tournée, je ne le regarde pas. Il finit par s'éloigner et quitter la pièce dans un grognement et un claquement de porte retentit dans le couloir.

Un goût métallique envahit ma bouche, du sang. Je me penche sur la table basse et saisis le verre de jus d'Ian pour y cracher le liquide rougeâtre dans ma bouche et me débarrasser du goût horrible de celui-ci. J'entends Ian s'étouffer dans sa salive en voyant ce que je viens de faire.

— Putain, mec, t'es sérieux ? Il en reste même plus de ce jus, se plaint-il en observant son verre sali par mon sang.

— T'as quel âge pour boire du jus de pomme ? grognai-je.

— T'as quel âge pour te disputer avec ton pote pour un oui ou pour un non ? rétorque-t-il en faisant référence à Owen.

Alors que je m'apprêtais à lui répondre, la sonnette de la porte résonne dans le hall d'entrée. Je fronce les sourcils avant de ramener mon poignet devant mes yeux, regardant l'heure sur ma montre. Il est presque minuit.

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