EYON
Une semaine plus tard.
Ma respiration était lourde et la tension dans la voiture était palpable. Nous approchions de l'endroit où la taupe avait été repérée la dernière fois et les battements de mon cœur ne cessaient de monter en vitesse.
J'allais enfin pouvoir buter l'homme qui avait foutu le bordel dans mes affaires depuis plus de trois mois.
Il n'y avait pas un seul bruit dans la voiture, même nos respirations étaient silencieuses. Ian conduisait comme si nous allions faire une simple promenade et Mattheo, Owen et Lock étaient assis à l'arrière dans un silence de plomb.
Elora était restée avec George à la villa, je ne l'ai pas autorisé à venir avec nous, jugeant l'avoir déjà trop trempé dans mon monde. De toute façon, elle n'avait pas l'air de vouloir venir.
Nous nous dirigions vers la Philadelphie. J'avais une partie de mon réseau du côté de sud de cette ville, et s'avère-t-il que notre cher Carlos y avait passé le week-end alors qu'il ne travaille absolument pas dans ce secteur-là.
Nous roulions depuis un peu plus de deux heures et allions arriver à destination d'ici une trentaine de minutes. Plus les kilomètres entre nous et notre destination diminuaient, plus ma respiration se saccadait, c'était incontrôlable.
J'avais du mal à croire que quand je rentrerai à la maison, tout sera terminé. Mon business ne craindra plus rien et mes hommes ne seront plus sous une constante pression. Et moi non plus.
Je n'arrivais pas à croire que ce soir, ma vie reprendrait. Sans taupe, sans galère, sans stress, sans elle.
À partir du moment où j'aurais enfin collé une balle entre les yeux de cet enfoiré, je n'aurais plus aucune raison de la garder avec moi. Et elle n'aura plus aucune raison de rester non plus.
C'est étrange, mais j'ai l'impression que dans un sens, elle s'est intégrée au groupe. Sans même le vouloir, les garçons s'étaient attachés à elle, mais il n'y avait pas qu'eux. Je m'étais habitué à sa présence, je crois ?
Un virage trop serré me ramène à la réalité et je dévisage Ian au volant. Il me lance un regard innocent avant de rediriger son regard sur la route.
— À quoi tu penses, Eyon ? m'interroge Lock assit sur la banquette arrière en se penchant sur mon siège.
Je hausse les épaules et ne donne pas plus de détails, il finit par se laisser tomber dans son siège, mais Owen reprend le relais.
— T'es stressé à l'idée de retrouver la taupe ?
— Non, je vais enfin pouvoir me poser un peu après ça. Tout le monde sera tranquille, répondis-je sur un ton désintéressé.
— Surtout Elora, commence Ian tandis que je serre les poings à l'évocation du nom de la brune.
J'entends Mattheo et Owen pouffer de rire derrière moi, nourrissant mon agacement.
— Faudra pas que tu oublies de prévenir tes collègues que la taupe a été retrouvée et abattue, histoire qu'elle puisse reprendre sa vie sans se faire kidnapper par chaque dealeur de coin de rue, lance Mattheo.
Ma respiration se coupe en entendant les derniers mots de Mattheo. Il le remarque et se penche à son tour sur mon siège, les boucles brunes s'immiscent dans mon espace privé et ma mâchoire se contracte presque instantanément.
— Tu ne veux pas qu'elle parte, avoues.
Je ne lui réponds pas et verrouille mon regard sur l'asphalte de l'autoroute. Il remarque mon obstination et commence à taper son genou contre l'arrière de mon siège à une fréquence régulière.
VOUS LISEZ
PLATONIC
Romance« 𝐒'𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭, 𝐣𝐞 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐥𝐡𝐞𝐮𝐫. » Elora et Eyon, deux jeunes adultes submergés par la pression qu'ils...