ELORA
Eyon était sur les nerfs. Comme à son habitude. Depuis notre retour au manoir, il n'avait pas arrêté de crier. Même sur George, celui-ci s'était d'ailleurs vexé et avait décidé de quitter le manoir pour prendre l'air.
Étonnamment, apprendre que Rom, qui que ce soit, me faisait suivre l'avait fait sortir de ses gonds. Il n'avait pas parlé de tout le trajet après l'interaction avec le chauffeur. J'étais assise sur le grand fauteuil qui trônait au milieu du salon avec Ian à mes côtés, il avait passé son bras sur mes épaules en signe de réconfort. Il avait bien remarqué que la crise d'Eyon ne présageait rien de bon pour moi.
Et je commençais à en avoir sérieusement marre de devoir subir ses crises régulières.
Owen était monté parler avec Eyon, il avait demandé à Ian de le suivre, mais il ne s'était pas pris la tête plus que ça, ce qui avait énervé Owen. Celui-ci lui avait d'ailleurs reproché de ne rien faire à part glander ce à quoi Ian avait répondu, je cite: "Tu veux que je fasse quoi ? De la paperasse ? J'suis dyslexique fils de pute.". Owen avait tourné le dos à cette réflexion, les sourcils froncés.
Et depuis nous étions assis comme ça, cet épisode était il y a plus d'une heure. Et ni Owen ni Eyon ne se sont montrés depuis.
Curieuse, je me tourne vers Ian et plante mon regard dans le sien. Intrigué, il lève un sourcil.
— Un problème ? demande-t-il, inquiet.
— Oui, beaucoup même, mais ce n'est pas le sujet.
Il sourit discrètement et m'interroge alors du regard.
— Qui est Rom ?
Je le sens se crisper à côté de moi, il retire son bras de mes épaules, ce même bras qui n'avait pas arrêté de m'entourer jusqu'à maintenant. Je fronce les sourcils, intriguée par sa réaction et me redresse.
Il dirige son regard sur la télévision et me répond d'un air froid.
— Tu n'as pas besoin de savoir.
Pardon ?
Offusquée, je mets de l'espace entre nous avant de lui lancer un regard qui reflète mon état de pensée actuel.
— Tu veux rire ? Ce fou furieux me fait suivre et je n'ai pas le droit de savoir qui il est, crachai-je d'un ton froid.
Il ferme les yeux et expire un long moment. Il rouvre les yeux avant de les tourner vers moi.
— Tu as raison. Mais ne dis pas à Eyon que c'est moi qui t'ai parlé de lui, d'accord ?
— Promis, je réponds sans lui laisser le temps de finir sa phrase.
— Eyon et Rom sont, comment dire, ils sont-
Sa phrase est coupée par l'entrée d'Eyon suivie d'Owen dans la pièce. Je lâche un grognement de frustration et me retourne en hâte vers Ian pour l'inciter à finir sa phrase.
— Désolé, murmure-t-il.
Fais chier.
— Va te faire foutre, Eyon, elle ne part pas et encore moins avec Lock, c'est mort.
La voix d'Owen éclate dans mes oreilles. Le salon, silencieux jusqu'à maintenant, était à présent rempli de cris venant d'Owen. Eyon, lui, se contente de le regarder sans répondre.
— N'oublie pas ta place Owen, c'est moi le chef. Je décide. Tu n'es rien, prononce Eyon à voix basse en appuyant sur la mention du mot "Je".
Mon visage se crispe à l'entente de cette phrase et Owen à la même réaction que moi. Il regarde Eyon, ahuri par ses propos, lui qui s'était toujours mis un point d'honneur à ne pas rabaisser ses amis, il venait de le faire.
VOUS LISEZ
PLATONIC
Romance« 𝐒'𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭, 𝐣𝐞 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐥𝐡𝐞𝐮𝐫. » Elora et Eyon, deux jeunes adultes submergés par la pression qu'ils...