ELORA
J'observais le camion vider les derniers kilos de sable dans le jardin de la villa. Je ne l'avais jamais su, mais cette villa était dotée d'un jardin décoré d'une énorme piscine.
Mattheo se tenait à côté de moi, les bras croisés, un grand sourire aux lèvres. Il avait transformé le jardin d'Eyon en plage. Tout y était, le sable, les transats, les bouées en forme de canard. Il avait choisi le bon jour, le soleil me forçait à plisser les yeux et la chaleur m'étouffait presque.
L'homme qui était aux commandes du camion fait un signe à Mattheo avant de sortir du jardin en passant par l'allée qui longeait la maison.
L'herbe verte qui s'étendait sur plusieurs dizaines de mètres carrés était maintenant recouverte de sable blanc et de jouets pour enfants. Je tourne lentement la tête vers Mattheo, toujours aussi fier de son coup. Je n'arrivais pas à assimiler ce qui était en train de se passer, il avait transformé un jardin en plage en l'espace de trente minutes.
Il semble remarquer mon regard et lève les yeux au ciel.
— Quoi ? C'est super drôle, se justifie-t-il en agitant les bras.
Je hausse les sourcils en observant l'étendue des dégâts avant de demander:
— Il n'y a rien de drôle là-dedans ? T'as vraiment un sens de l'humour pourri, fis-je remarquer.
— Oui enfin, tu omets le fait que j'ai enfoui les vêtements d'Eyon un peu partout dans le sable, sourit le brun en se tournant vers moi.
Mes yeux manquent de sortir de leurs orbites tant la nouvelle me paraît surréaliste. Je fais face à l'étendue de sable, à la recherche d'un quelconque bout de tissus dépassant. Je finis par me tourner vers Mattheo et lève un doigt accusateur vers lui.
— Si Eyon pique une crise, je te jure que je te balance, je n'endosserais pas sa rage.
Il m'offre une moue blasée avant de commencer à retirer son t-shirt. Je détourne rapidement le regard et le redirige vers lui une fois qu'une éclaboussure dans l'eau de la piscine se fait entendre. Il n'était habillé que de son caleçon et jouait avec les canards de bain qui flottaient sur l'eau.
Dépitée, c'est le mot pour décrire mon état.
J'observe ses mouvements enfantins un long moment avant de demander innocemment.
— T'as quel âge encore ?
— Vingt-quatre ans, et toi t'en as combien ? Quarante-six ? répond-il sans relever la tête de son canard.
Je retiens un hoquet de surprise en entendant l'âge qu'il m'a donné. Je vois, monsieur a de la répartie. Je m'apprête à répondre quand une voix retentit dans mon dos.
— C'est quoi ce bordel ?
Je me fige et vois Mattheo faire de même, il tourne lentement la tête vers la personne derrière moi avant de murmurer :
— C'est la merde.
Doucement, il s'accroupit et son corps disparaît sous l'eau, rapidement sa tête disparue à son tour. Il avait fui en me laissant seule face à sa connerie.
Putain, je vais l'étriper.
Je prends une grande inspiration et me tourne pour faire face à Eyon qui se tenait à quelques mètres de moi, les sourcils froncés. J'ouvre la bouche pour tenter de trouver une excuse, mais des ombres derrière le corps du brun m'incitent à ne pas commencer ma phrase.
Le regard d'Ian s'illumine tandis que ceux d'Owen et de Lock affichent de la pure incompréhension. Ian retire immédiatement son t-shirt et se met à courir en direction de la piscine.
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PLATONIC
Roman d'amour« 𝐒'𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭, 𝐣𝐞 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐥𝐡𝐞𝐮𝐫. » Elora et Eyon, deux jeunes adultes submergés par la pression qu'ils...