CHAPITRE 44: bureau

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ELORA

Nous étions arrivés à Washington tôt dans la matinée, vraiment tôt, le soleil n'était même pas encore levé.

Nous sommes entrés en silence dans la villa pour ne pas réveiller les garçons qui dormaient encore. Apparemment, ils n'étaient au courant de notre retour si matinal, autrement je sais qu'Ian serait déjà ici en train de sautiller partout comme un enfant, excité de notre retour.

George était le seul déjà levé, il nous avait accueillis et nous avait préparé le petit déjeuner avec un grand sourire, même si je sais qu'il n'avait pas forcément envie de cuisiner à cinq heures du matin.

Tous assis autour de l'îlot central, le silence était maître de la pièce. Eyon et moi mangions nos œufs dans le silence et George lisait un magazine. Tous épuisés, nous attendions simplement que le soleil se lève pour pouvoir débuter cette journée.

Les minutes passent et l'ennuie croît, j'ai fini mon plat, mais je ne me lève pas pour autant, George a déposé son magazine et fixait un point dans le vide, sa respiration était lourde, il était fatigué.

— Alors, que s'est-il passé durant votre séjour ? demande George en brisant le silence qui devenait pesant.

Eyon avale sa dernière bouchée avant de ramasser son assiette et la mienne pour les déposer dans l'évier. Il revient à table et me lance un sourire moqueur.

— Elora a apprécié le voyage, et pas qu'un peu, dit le brun avec une voix remplie de sous-entendus.

Je l'assassine du regard et prie pour que George ne pose pas plus de questions. Eyon prend un malin plaisir à me voir perdre mes moyens et se mord les joues pour retenir un rire.

— Comment ça ?

La voix naïve de George fut la cause de ma grimace. Je ne lui réponds pas et là ce un regard noir a Eyon pour qu'il n'en rajoute pas.

Je n'ai pas besoin que toute la maison soit au courant.

— Elle a-

— J'ai ramené un chat errant, le coupai-je, un sourire hypocrite aux lèvres.

George arque un sourcil, intrigué par notre comportement. J'essaye de brouiller les pistes en continuant sur le sujet du chat.

— Nous sommes sortis et un chat nous a suivis dans toute la ville, alors j'ai décidé de le ramener à Mattheo.

D'ailleurs, devoir le laisser là-bas m'avait fait mal au cœur, il ne lâchait pas mon pantalon et avait essayé de monter dans le jet avec nous. Mais nous ne pouvions pas le ramener en Amérique, c'était beaucoup de travail et je n'allais pas rester ici encore longtemps. De plus, je ne fais pas franchement confiance aux garçons en matière d'éducation, ce pauvre chat finira affamé et oublié de tous.

George hoche lentement la tête, peu convaincu, et j'entends Eyon pouffer de rire à côté de moi. Je ne prends pas la peine de me tourner vers lui et, de manière discrète, ramène ma main sur ma tempe faisant mine de me gratter pour dissimuler le doigt que je lui faisais.

Je vois Eyon sourire à mon geste du coin de l'œil. Il finit par se lever de table et annonce qu'il doit encore régler quelque chose dans son bureau. Je souffle, soulagée à l'idée qu'il ne soit plus là pour essayer de m'humilier.

Je relève la tête vers George et sursaute légèrement quand je le vois me fixer intensément. Je regarde un peu partout autour de moi, perdue.

— Donc... commence-t-il en s'appuyant sur ses coudes, eux-mêmes posés sur l'îlot central, que s'est-il réellement passé ?

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