CHAPITRE 10: course poursuite

5.3K 177 91
                                    

ELORA

Son regard reste fixé sur moi quelques instants avant de se diriger d'un mouvement brusque vers le rétroviseur. Il peste à voix basse et accélère, les mains serrées sur le volant. La vitesse fait pression sur mon corps et je m'enfonce dans le siège tandis qu'Eyon continue de faire monter les km/h.

Je daigne lancer, à mon tour, un coup d'œil dans le rétroviseur et aperçois l'homme de John accélérer lui aussi. Ma tension remonte en flèche et je me maudis intérieurement de ne pas m'être débattue plus quand Eyon m'a forcé à monter dans la voiture.

Seules nous roulions sur cette autoroute. Bizarrement, l'endroit était vide, ce qui permettait au conducteur d'atteindre une vitesse astronomique.

Bordel.

Une détonation se fait entendre à l'arrière et ce bruit eut pour effet de me faire baisser la tête. Eyon dans un mouvement de panique braque le volant à gauche, nous secouant tous les deux.

— Et merde, souffle-t-il en sortant son arme de son jean.

Il tente de la recharger à une main et de garder un œil sur la route en même temps.

— Pourquoi le reste des garçons ne sont pas avec nous ? lui demandais-je, inquiète pour ma survie.

— Ils devaient régler une affaire du trafic avant d'attendre notre arrivée au pont, à l'entrée de la ville, dit-il en s'agaçant de ne pas réussir à charger son arme.

À l'entrée de la ville ? On a encore vingt minutes de trajet avant d'y arriver.

Cette pensée me noue l'estomac. S'il continue de tirer, on n'arrivera jamais vivants à ce fichu pont.

Je l'observe galérer un moment avant de me résigner.

— Donne-moi ton arme, je nous couvre jusqu'à ce qu'on arrive au pont. Après ça, ne compte plus sur moi, dis-je sans le regarder dans les yeux.

Ce n'est pas quelque chose que j'ai envie de faire, mais c'est soit j'essaye soit c'est la mort assurée.

Il détache son regard de son arme avant de le diriger vers moi. Il me regarde, le souffle coupé par ma proposition.

Je lève les yeux au ciel avant de lâcher, agacée :

— Tu ne vas pas réussir à conduire et tirer en même temps. Et il est seul, le deuxième et John ne sont pas dans la voiture, donc moins de risque, dis-je comme si c'était une évidence, alors, donne-moi ce putain de bout de métal.

Il continue de me regarder tandis que je commence à m'inquiéter de son manque d'attention vis-à-vis de la route.

— Tu es malade ? Ce n'est pas parce que tu as réussi à tirer sur un homme une fois que tu es en mesure de nous couvrir, crache-t-il, les sourcils froncés.

Je souffle et lui prends l'arme des mains. J'applique ce qu'Owen m'a appris hier et recharge son arme avant de retirer la sécurité de celle-ci.

Eyon s'est enfin concentré sur la route, mais chacun de mes mouvements lui soutire un hoquet de surprise.

Je prends une grande inspiration avant de détacher ma ceinture et d'ouvrir ma fenêtre.

Je me mets dos au pare-brise et sort mon bras ainsi que la moitié de mon visage dehors, juste de quoi voir la voiture. Eyon accélère des plus belles, sûrement pour montrer son mécontentement face à la situation.

J'essaye de contrôler mes tremblements comme je peux et commence à pointer mon arme sur la Mercedes qui nous suivait depuis une dizaine de minutes maintenant. Le conducteur ne pouvait pas me voir à cause de l'emplacement de son véhicule.

PLATONIC Où les histoires vivent. Découvrez maintenant