CHAPITRE 15: bowling

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ELORA

Je n'avais pas quitté la chambre qu'on m'avait attribuée depuis cinq jours. Il y avait une salle de bain qui donnait directement sur ma chambre et Lock déposait des repas devant ma porte. Autrement dit, je n'avais aucune raison apparente de sortir d'ici.

Lock n'avait pas l'air d'approuver ma décision, mais je n'en avais rien à foutre. Le jour où ils comprendront que traîner une personne à travers le pays sans son accord n'est pas une chose à faire, alors peut-être que je leur accorderais le minimum de respect nécessaire.

Ces cinq jours avaient été sans sens. Je ne faisais rien. Il n'y avait rien à faire. Je passais des heures entières sur l'appui de fenêtre à admirer la rue dans laquelle nous logions.

Il n'y avait ni livres, ni animaux, ni quoi que ce soit qui pourrait permettre à quelqu'un de ne pas perdre la raison en restant dans cette maison.

J'expire un coup avant d'entendre Lock toquer à ma porte. Sûrement pour m'annoncer que le repas était devant ma porte. Mais cette fois-ci, je ne l'entends pas repartir. Je ne sais pas ce qu'il attend, je ne lui ai pas ouvert la porte une seule fois depuis ces cinq derniers jours, et je ne comptais pas le faire aujourd'hui.

— Elora ? souffle-t-il derrière la porte.

Il tente d'ouvrir celle-ci, mais elle est verrouillée.

Il ne me pensait pas si conne tout de même ?

Au bruit de ses pas, je comprends qu'il s'est enfin éloigné de la porte. Je ne bouge pas de ma place, n'ayant pas particulièrement faim. Seulement trois minutes après son départ, j'entends Lock revenir. Je lève les yeux au ciel, mais salue sa détermination.

Soudain un mécanisme se fait entendre et ma porte s'ouvre. J'écarquille les yeux et fixe Lock qui se trouvait maintenant dans l'encadrement de ma porte avec un plateau-repas dans ses mains.

Je remarque une clé dans la serrure et redirige mon regard vers lui. Il sourit en coin et s'approche pour déposer le plateau sur ma table de chevet.

— Que croyais-tu ? La maison appartient à Eyon et tu crois sincèrement qu'il n'a pas fait faire un double de chaque clé de chaque pièce de la maison ? rigole-t-il.

Je fronce les sourcils, agacée par ce manque de respect constant envers mes choix.

Je ne prête pas plus attention à cette discussion et reprends mon admiration depuis la fenêtre.

— Habille-toi, on sort.

J'ignore sa remarque, apparemment ils n'ont pas encore compris que j'en avais marre de me faire promener.

— Je n'ai pas envie de t'accompagner dans tes affaires illégales Lock, lâchai-je d'un ton froid.

Je perçois en semblant de rire au son de sa voix, mais ne m'attarde pas dessus.

— Ce n'est pas pour moi qu'on sort Elora, c'est pour toi. Dis-moi où tu veux aller ou ce que tu veux faire et j'exécuterai, répond-il.

Je tourne la tête vers lui, sceptique. Que me vaut ce soudain acte de gentillesse ?

— Chez moi ? tentai-je.

— On reste à Washington, mais c'était bien essayé.

Je hausse les sourcils, résignée. Je lui fais un signe de la main pour lui faire comprendre que je veux qu'il sorte de mon espace vital. Il comprend et quitte ma chambre, me laissant l'occasion de m'habiller à l'abri des regards.

Une dizaine de minutes après, me voilà prête. Et si vous pensiez que j'allais rester sage, c'est une grosse erreur de votre part. Je ne suis pas sortie depuis plus d'un mois. Pauvre Lock, j'espère qu'il est prêt à en baver.

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