ELORA
Je ne lui avais pas répondu, préférant me concentrer sur ses mains qui frôlaient mes blessures. Il attend un instant et finit par prendre mon silence pour un consentement.
— Tu n'es pas obligé d'accepter, mais je pense sincèrement que c'est la meilleure chose à faire, continue-t-il dans un souffle, toute son attention était tournée vers mes bras. Il veillait à ne pas me faire mal en décollant les bandages de ceux-ci.
Je continue de ne pas lui répondre, voir s'il allait continuer à parler tout seul encore longtemps. Je sens son corps se rapprocher du mien alors qu'il finit de débander mon bras. Je n'avais pas bougé de ma chaise et il était debout à côté de moi. Délicatement, il plaça une main sous mon bras pour le soulever, dans l'optique de lui faciliter l'accès à celui-ci pour le désinfecter.
D'une main, il attrape une compresse et l'imbibe d'alcool. Je le regarde faire du coin de l'œil, hypnotisée par la douceur avec laquelle il effectuait chacun de ses gestes.
Mon corps se tend légèrement en le voyant rapprocher la compresse de mes blessures, l'idée de l'alcool brûlant mes ouvertures ne m'enchantait pas. Il le remarque, et se met à caresser mon bras de son pouce. Pendant que le pouce de sa main qui soutenait mon bras caressait ma peau, son autre main dépose prudemment le morceau de linge sur moi.
De violents picotements se firent ressentir à l'endroit exact qu'il avait touché, m'obligeant à serrer les dents. Il continue de tapoter le tissu sur ma peau et chaque contact avec celui-ci me crispe.
Une fois terminé, il s'éloigne de moi et jette la compresse à la poubelle. Je libère mes poumons de l'oxygène que j'avais retenu pour affronter la douleur. Eyon revient rapidement et se met à défaire le nouveau bandage.
— Je sais que tu ne veux plus nous voir ni nous parler, commence-t-il enfin, mais tu sais que je ne peux pas te laisser partir tant que la taupe ne sera pas retrouvée. Son ton s'était refroidi à sa dernière phrase, il commence à placer le début du bandage sur le haut de mon bras et lentement, l'enroule autour de celui-ci.
— Ce serait trop dangereux pour toi-
La fin de sa phrase fut coupée par un rire que je tente d'étouffer.
Il se préoccupe de ma sécurité, après avoir laissé un de ses alliés me kidnapper. C'est mignon.
Il ne prête pas attention à mon rire et reprend:
— Alors voilà ce que je te propose, il ne continue pas directement sa phrase et laisse un blanc planer dans les airs quelques secondes, aide-nous à retrouver la taupe. Plus vite on la retrouvera, plus vite tu pourras t'en aller, la fin de sa phrase avait été très rapide, comme pour retirer un pansement.
Dans un reflex, je retire mon bras de ses mains et plante mes yeux dans les siens.
— T'es malade ? lui crachai-je, le regard rempli de dégoût. Tu veux que je t'aide à retrouver le mec qui essaye de te faire couler après tout ce que tu m'as fait subir ? Le culot, tu connais ?
Il me lance un regard blasé suite à mes derniers mots, il s'apprête à répondre, mais le je coupe dans son élan.
— Et puis même, t'as un gang entier pour t'aider, je vois pas en quoi je vais t'être utile, il s'était arrêté dans son mouvement, laissant la moitié de mon bras sans bandage.
Il se contente de me fixer, et je vois dans son regard qu'il attend que je finisse de parler pour s'expliquer. Après quelques secondes sans qu'aucun de nous deux ne parle, il ouvre doucement la bouche sans me quitter des yeux. Il continue de l'ouvrir doucement pour voir si j'allais l'interrompre. Il finit par se lancer en voyant que je ne réagissais pas.
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PLATONIC
Romance« 𝐒'𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭, 𝐣𝐞 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐥𝐡𝐞𝐮𝐫. » Elora et Eyon, deux jeunes adultes submergés par la pression qu'ils...