ELORA
La journée d'hier était passée vite. Après le bowling, nous avions passé l'après-midi ensemble, à parler et rigoler. Tard dans la soirée, tout le petit monde qui avait animé la maison pendant ces deux derniers jours était retourné à leurs occupations. Il ne restait plus que le groupe initial.
Eyon, Owen, Ian et Lock.
Sans compter George qui tirait la gueule depuis que son chouchou Alex était parti.
La maison paraissait étrangement vide maintenant. Il n'y avait plus de cris, plus de rire, plus de bruit du tout.
Assise près de la piscine, j'écoutais l'eau s'écraser contre les parois de celle-ci à cause du vent. Les branches des arbres s'entremêlaient et les feuilles se détachaient d'elles. C'était un vent étonnamment fort pour un mois de juillet.
Personne d'autre n'avait remarqué le pendentif d'Eyon autour de mon cou, mais ses tendances jalouses avaient intrigué Lock. Celui-ci avait d'ailleurs interrogé Eyon, mais il avait nié tout comportement étrange, éveillant encore plus les soupçons de son ami.
Je détache les yeux de l'eau en voyant George marcher vers moi au loin. Il me rejoint et vient s'asseoir à côté de moi, l'air fatigué.
— Tout va bien ? demandai-je par politesse.
Il hoche la tête et me sourit.
— Je viens de finir de nettoyer le désordre que nous avions mis hier, m'explique-t-il d'une voix posée.
— Tu aurais dû m'appeler ! Je serais venue t'aider ! m'exclamai-je en comprenant qu'il s'était épuisé en silence.
Il pouffe de rire et secoue la tête, m'indiquant qu'il pouvait se débrouiller tout seul. Je grimace en le voyant se tenir le dos. George n'était plus tout jeune, il ne devrait pas autant se tuer à la tâche.
Je le regarde, inquiète par son état, il était de plus en plus fatigué. Il remarque mon expression et me sourit faussement pour ne pas m'inquiéter.
Inconsciemment, j'avais repris le réflexe d'Eyon avec son collier. Dès que quelque chose m'angoissait un peu, je me retrouvais à jouer avec.
Inquiétée par George, je sors le collier d'Eyon de mon t-shirt pour faire glisser mes doigts sur la chaîne. Absorbée par mon mouvement répété, je ne remarque pas le regard de George changer.
Il attrape la plaquette qui pendait à mon cou pour l'analyser, il fait passer le rectangle noir de quelques millimètres d'épaisseur sur toute sa main pour être sûr de ne pas confondre. Je grimace en me rendant compte de mon inattention et le sourire de George s'agrandit.
— Je le savais.
Je fronce les sourcils.
Il le savait ?
Il relève les yeux vers moi et remarque mon incompréhension alors il clarifie.
— La manière dont il te regarde.
Mon visage se détend immédiatement, je comprends mieux. J'avais aussi remarqué le regard d'Eyon à mon égard, il avait changé, il était devenu plus doux.
J'avais l'impression que cette nouvelle avait illuminé la journée de George tant il n'arrêtait pas de sourire.
— Ça va, ce n'est pas la nouvelle du siècle, rigolai-je.
— Si, ça l'est justement.
Je lève les yeux au ciel et rentre le pendentif dans mon t-shirt alors que George se lève du transat.
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PLATONIC
Romance« 𝐒'𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭, 𝐣𝐞 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐥𝐡𝐞𝐮𝐫. » Elora et Eyon, deux jeunes adultes submergés par la pression qu'ils...