CHAPITRE 8: jeu dangereux

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ELORA

Après avoir entendu Eyon s'asseoir devant ma porte, je m'étais adossée contre un des murs de ma chambre. Je n'ai aucune idée de où nous sommes ni de ce à quoi ressemble la maison. J'avais fini par deviner que nous étions dans un manoir au vu de l'enseigne affichée au-dessus du portail que j'avais pu apercevoir de ma fenêtre. Ce manoir ressemblait étrangement à un chalet. De l'intérieur, tout était en bois.

J'entendis Eyon souffler et se relever.

C'est ça, va-t-en.

Je souris en coin, fière d'avoir réussi à le faire flancher. J'attendis quelques minutes après son départ pour sortir à mon tour. Il n'y avait pas de toilettes dans ma chambre et une envie pressante commençait à peser sur ma vessie. Je passe ma tête dans le couloir pour vérifier si une quelconque présence rôdait dans celui-ci.

Personne.

Je sors discrètement et me mets à la recherche d'une salle de bain.

Apparemment, il n'y avait que deux étages à ce manoir. Je râle après avoir compris que j'allais devoir descendre pour me soulager.

Arrivée à la moitié de l'escalier, je surprends une conversation entre Owen et Eyon. La rage dans leurs voix me fait comprendre qu'il ne vaut mieux pas que je descende tout de suite. Je décide alors de m'asseoir sur une des marches froides de l'escalier, préférant attendre que la tension redescende.

Je me penche un peu plus sur leur discussion quand ils se mirent à chuchoter.

Moi ? Intéressée par les potins de son gang ? Jamais voyons.

Le bas niveau de leurs voix ne me permet pas d'entendre grand-chose. Seuls certains mots ressortent de leur discussion : gang, Rom, Mattheo, vengeance.

Le reste de leur échange reste imperceptible alors je me décide à, tout simplement, continuer mon chemin jusqu'aux toilettes.

L'escalier grince sous mon poids lorsque je me relève. Mon visage se crispe en même temps que le bruit se fait entendre. J'entends leurs voix s'arrêter brusquement alors je continue ma descente sans un mot et arrive dans le salon. Là, les deux hommes dirigent leurs regards vers moi, sûrement apeurés de savoir si oui ou non j'avais entendu le contenu de leur échange.

Non, malheureusement.

Je passe devant eux, toujours sans un mot. Leurs pupilles me suivent, essayant de déceler une quelconque réaction de ma part. Mais rien.

J'atteins le couloir et me mets à chercher une porte qui ressemblerait à celle d'une toilette.

Je croise George en train de sortir de ce qui me semble être la cuisine. Il m'aperçoit de loin et me fait un grand sourire. Que je lui rends.

Lui ne m'a rien fait. À tout moment, lui aussi s'est fait kidnapper pour devenir leur cuisinier personnel.

Il marche vers moi et s'arrête à quelques dizaines de centimètres de mon corps.

— Que cherches-tu ?

— Les toilettes s'il te plait. Je n'en ai pas trouvé à l'étage, lui répondis-je tout bas.

Il me sourit et me pointe du doigt une porte au fond du couloir. Je le remercie rapidement avant de me précipiter vers la porte qu'il m'avait indiquée.

Bordel, cette salle de bain est mieux décorée que mon appart.

La salle de bain est entièrement faite de bois, ou de bambou, je ne sais pas. Les lumières jaunes de la pièce étaient en parfait accord avec la couleur du bois.

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