CHAPITRE 42: le Romano

2.9K 149 101
                                    

EYON

Les mains serrées autour du volant, je n'ose pas tourner la tête vers Elora pour la simple et bonne raison qu'elle me coupait le souffle.

Elle s'était habillée d'une longue robe rouge en tissus fluide, parfaite pour l'été. Mais ce qui me faisait perdre la tête, c'était la manière dont elle a su embellir son visage déjà si doux.

Elle avait tiré un trait noir sur la continuité de ses yeux et décoré son sourire d'un rouge à lèvre rouge. C'était simple, mais ça suffisait amplement.

Ma chevalière à son doigt contrastait avec le style élégant de sa tenue, mais elle ne l'avait pas retiré. Et j'appréciais voir quelque chose qui m'appartenait sur elle.

Assise à côté de moi, les rôles s'étaient inversés, je n'osais plus parler et elle essayait de détendre l'atmosphère tendue qui régnait dans la voiture.

— Tu connais bien la ville ?

Je souris face à son ignorance, elle en sait beaucoup sur moi, mais elle ne sait rien de mes origines. Je hoche la tête en guise de réponse avant de compléter.

— Je viens souvent ici, au moins une fois par mois. Enfin, plus depuis quelque temps, souris-je en faisant référence à son arrivée.

Elle hoche timidement la tête et se reconcentre sur l'extérieur. Les lampadaires éclairent les rues qui, sans eux, seraient plongées dans la pénombre. Il y avait du monde dehors, comme tous les soirs d'été.

Nous arrivons sur la côte et je longe la mer pour atteindre le centre-ville, là où j'avais réservé dans un de mes restaurants préférés. Le regard d'Elora se perd dans les vagues que forme l'eau avant de se casser contre les rochers. L'écume est la seule chose qui en reste après leur passage.

Nous arrivons au centre-ville et le contraste entre les ruelles et ici est plus que visible. Il y avait tellement de foule que les gens devaient se tenir la main pour ne pas être séparés.

J'arrive à trouver une place non loin du restaurant et me gare rapidement. Je me précipite pour sortir en premier de la voiture et la contourne pour atteindre la portière d'Elora avant qu'elle ne puisse sortir.

J'ouvre sa portière dans une révérence exagérée et lui offre ma main.

— Madame.

— Ha. Ha.

Dans un rire sarcastique, elle attrape ma main et baisse la tête pour sortir de la voiture. Durant son mouvement, j'en profite pour admirer la robe qui tombait parfaitement sur son corps.

Elle allait me rendre fou avec cette simple robe.

Je ferme la porte de la voiture derrière elle et garde sa main dans la mienne pour éviter de la perdre avec tout ce monde. J'avance d'un pas, mais elle ne bouge pas. Nos mains liées m'obligent à reculer pour ne pas mettre de pression sur son bras.

Elle s'excuse d'un mouvement de tête et s'avance à mon niveau, elle est stressée, mais je ne sais pas par quoi.

Je ne m'attarde pas et lui fais signe de me suivre alors que je m'engouffre dans la foule. Elle resserre sa prise sur mes doigts tandis que je plie le bras pour la garder plus près de moi.

Après quelques mètres, nous atteignons le restaurant. L'enseigne est simple, mais chic et un néon le décore.

« Le Romano »

C'est Mattheo qui m'avait fait découvrir ce restaurant il y a quelques années. Et il ne m'avait jamais déçu jusqu'à maintenant.

Je fais signe à Elora d'entrer avant moi et je la suis de près. Une femme nous attend derrière un comptoir et je la préviens de notre réservation. Elle nous offre un grand sourire et nous conduit jusqu'à notre table.

PLATONIC Où les histoires vivent. Découvrez maintenant