CHAPITRE 28: bella

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ELORA

L'oxygène du bureau d'Eyon était devenu étouffant. Il avait convoqué les garçons suite à mon annonce. Nous étions à présent tous dans cette petite pièce, il n'y avait pas assez de chaises alors Owen était resté debout derrière nous.

La tension était palpable, Eyon semblait être le seul plus au moins à l'aise. Je sentais le regard insistant de Lock posé sur moi, il me lançait des regards à peu près toutes les cinq secondes pendant qu'Eyon continuait son monologue.

La gifle était méritée. Tu peux me dévisager aussi longtemps que tu le voudras, tu ne me convaincras pas du contraire.

La voix d'Eyon s'était transformée en bruit de fond, résonnant en arrière-plan dans ma tête. Mes pensées, elles, contrastaient avec celle-ci, elles m'assourdissaient, littéralement.

Était-ce réellement une bonne idée?

Non.

Oui.

Mes yeux étaient rivés sur Eyon, lui donnant l'impression que je prêtais attention à ce qu'il disait. Une fois qu'il eut fini, il appuya son menton sur ses mains croisées, faisant passer son regard sur chaque personne présente dans la pièce, sûrement dans l'attente d'une question.

Mais au vu du silence dans la pièce, il n'était pas compliqué de deviner que personne n'avait écouté ses paroles.

— Tu peux répéter, vite fait ? la voix d'Ian fait l'effet d'une explosion dans la pièce tant elle avait été silencieuse jusqu'à maintenant.

L'expression d'Eyon se fane, dépité par ses amis inattentifs. Ma jambe gauche commence à trembler sans que je ne m'en rende compte, le regard d'Eyon tombe sur celle-ci avant de remonter vers mes yeux.

— Elora ? Tu as compris le plan ? demande-t-il doucement. Son ton avait été plus doux avec moi, comme s'il s'adressait à un enfant.

Ma jambe redouble de vitesse et cela lui suffit comme réponse. Il expire longuement et enfonce sa tête dans ses mains, avant de reprendre, toujours la bouche partiellement couverte par ses paumes.

— Très bien, je vous expliquerai ça de nouveau ce soir. Je pense que tout le monde est assez fatigué comme ça.

La seconde même où ces mots avaient été prononcés, nous étions déjà tous en dehors de son bureau, incapable de supporter cette atmosphère pesante plus longtemps.

Je sens les regards gênés des garçons sur moi. Ils ne savent pas comment s'y prendre, et ça se voit. Je les ignore et traverse le couloir rapidement pour m'enfermer dans ma chambre. Mais avant que je ne puisse refermer complètement la porte derrière moi, un pied vient s'interposer entre l'issue et l'encadrement de celle-ci.

Fait chier.

Je souffle, agacée, sachant pertinemment à qui ce pied appartenait. Je m'éloigne donc de la porte sans riposter et observe Owen suivit de Lock et d'Ian entrer un par un dans ma chambre.

Les bras croisés sur ma poitrine, je regarde les trois hommes prendre leurs aises dans mon espace privé et s'affaler sur les divers canapés de la pièce. Je fais jongler mon regard entre eux, il ne sont pas sérieux ?

Owen, affalé sur le rebord de ma fenêtre qui faisait aussi office de fauteuil, les bras étalés de part et d'autre, les jambes exagérément écartées. Je lève un sourcil face à son culot.

Aucun d'entre eux ne parle, ils se contentent de faire comme si je n'existais pas et de s'installer confortablement dans ma chambre. Après un court instant, je sens la rage monter en moi, je savais à quoi ils jouaient, et je n'aimais pas ça.

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