CHAPITRE 43: Tabasco

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ELORA

— Allez, saute ! Saute !

Je regarde Mattheo essayer de dompter le chat que nous avions ramené il y a deux jours maintenant. Il ne le lâchait pas, il n'avait d'yeux que pour lui. En revanche, il n'avait pas réussi à lui trouver de nom, alors ce pauvre animal se faisait appeler : « le chat » par tous les habitants de la maison.

Assise sur un des canapés du salon, j'observe Mattheo, assis par terre, une croquette à la main. Il la tenait du bout des doigts et maintenait sa main dans les airs, espérant que le chat saute sur celle-ci.

Nous devions prendre l'avion ce soir et Eyon avait disparu des radars depuis quelques heures déjà. Il n'avait informé personne de l'endroit où il se trouvait, mais cela ne semblait pas inquiéter Mattheo.

Je prends une grande bouffée d'air avant de me diriger vers la porte vitrée qui donnait sur le jardin. J'ouvre celle-ci et prends le temps de sentir la chaleur du soleil se répandre doucement sur ma peau, me faisant frissonner. Je reste debout, dans l'encadrement de la porte, sans prendre la peine de sortir, profitant simplement de la vue.

Je parcours tout l'extérieur de la maison des yeux. L'eau claire de la piscine se reflétait sur la façade de la maison et la légère brise faisait trembler les buissons.

Les secondes passent et je ne me lasse pas de la douceur de cette vue. Je sursaute en sentant quelque chose me frôler la jambe, je souris en voyant le chat essayer d'attraper le bas de ma robe, debout sur deux pattes. Son pelage noir brillait sous les rayons du soleil, le rendant plus visible.

Mattheo me rejoint en voyant que le chat avait l'air plus intéressé par ma robe que par son apprentissage intensif. Le brun s'appuie sur l'encadrement de la porte vitrée, à côté de moi. Je tourne la tête vers lui et lui souris avant de contempler le jardin à nouveau.

Alors que j'analysais la verdure, mon regard bloque sur un buisson en particulier, parsemé de blanc. Je plisse les yeux pour être sûre de ce qui se dresse devant moi.

— Mattheo ?

Il tourne la tête vers moi, prêt à m'écouter.

— Ce sont des roses blanches là-bas ? osai-je demander en pointant le buisson du doigt.

Il pouffe de rire avant de hocher la tête.

— Ouais, Eyon les a fait planter la semaine dernière. Et il a aussi envoyé une livraison dans un peu près toutes ses propriétés en Amérique. J'ai pas compris sa soudaine passion pour ces fleurs, mais qui suis-je pour juger, rigole-t-il en levant les mains en l'air en signe d'innocence.

Un sourire se fraie un chemin jusqu'à mes lèvres et je tente tant bien que mal de le dissimuler. Mes joues chauffent et je remets la faute sur la chaleur du soleil.

Il avait fait planter des roses blanches dans toutes ses propriétés.

Il avait fait planter mes fleurs préférées dans toutes ses propriétés.

Le chaton lâche ma robe pour aller courir dehors, Mattheo le suit comme un enfant et une course débute.

Le chat, complètement excité, tente de fuir Mattheo en faisant le tour du jardin, mais, malheureusement pour lui, Mattheo ne lâche pas l'affaire.

Je les observe courir, un sourcil levé. Je pense que la course n'est pas très équitable, vu le gabarit du jeune homme, le chat n'a aucune chance.

La course dure un petit moment jusqu'à ce que Mattheo s'épuise et ralentisse. Les mains appuyées sur ses genoux pour l'aider à tenir debout, il essaye de réguler sa respiration. Le chat s'arrête lui aussi en remarquant que son nouvel ami n'était plus à ses trousses.

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