CHAPITRE 40: jet privé

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ELORA

Sept heures d'avion avec Eyon Eston n'était peut-être pas la meilleure des idées que j'avais eue. Rester coincée dans un jet privé qui ne laissait place à aucune intimité avait inspiré Eyon. Nous n'étions qu'à la moitié du trajet et il ne m'avait pas laissé tranquille depuis le décollage.

Entre ses sous-entendus incessants et ses sourires en coin à chaque fois que je daignais répondre à une de ses bêtises, je perdais la tête. Je n'avais jamais autant soupiré en l'espace de trois heures.

Assise dans mon fauteuil en cuir beige, je jette un coup d'œil à l'horloge électrique incrustée dans une des parois de l'avion. Il était midi passé, nous étions partis dans la matinée. Ian avait fait l'effort de ne pas pleurer cette fois-ci, pour ce qui en est de Lock et d'Owen, j'ai eu droit à quelques commentaires salaces concernant Eyon. Rien d'inhabituel.

— Elora ?

Je ferme les yeux en entendant mon nom être prononcé pour la énième fois depuis ce matin.

— Eyon, par pitié, je t'en supplie, tais-toi.

— C'est si gentiment demandé, mais viens m'aider s'il te plaît.

Je rouvre les yeux, intriguée par sa requête. Pour une fois, il semblait me déranger pour une bonne raison.

Ma déception fut grande quand je vis le brun, assis sur sa valise, à l'autre bout du jet. Je soupire bruyamment en me levant de mon siège pourtant si confortable.

— Quoi ?

Son sourire espiègle ne faisait que m'enfoncer dans mon désespoir. Il se décale légèrement et tape le dos de sa valise, m'incitant à prendre sa place sur celle-ci.

Je secoue la tête, refusant de l'aider dans sa galère. Il m'offre une moue blasée et tapote plus frénétiquement au même endroit.

— Je ne t'aiderai pas, Eyon, tu n'avais qu'à pas l'ouvrir.

— Arrête d'être aussi désagréable et viens t'asseoir sur cette valise pour que je puisse la fermer, lâche-t-il en se levant à moitié de celle-ci.

— Si tu n'es pas assez lourd pour la fermer comment veux-tu que moi je le sois, crachai-je presque vexée.

Il se mord l'intérieur des joues, refusant de rire à ma remarque, et laisse glisser son regard sur mon corps  avant de remonter jusqu'à mon visage.

— Tu sais, parfois les apparences sont trompeuses.

Je ne savais pas qu'il y avait des coussins dans les jets privés avant d'en attraper un et de le lui balancer à la figure sans lui laisser le temps de finir sa phrase.

— Tu es le premier à sauter sur l'occasion quand il s'agit de me porter, alors ne va pas faire comme si j'étais lourde.

— Certes, commence-t-il, ma très légère et douce Elora, me ferais-tu l'honneur de poser tes jolies fesses sur cette valise. Autrement, je me verrais obligé d'appeler le pilote, et je pense qu'il a mieux à faire, termine-t-il en m'offrant un sourire emplit d'innocence.

Les sourcils haussés, je prends le temps d'assimiler le culot de cet homme. Les yeux rivés sur la valise, j'accepte ma défaite peu à peu en m'avançant vers celle-ci.

Le sourire d'Eyon s'élargit en me voyant approcher et il se lève de son bagage pour me laisser la place. Je m'assois sur celui-ci, résignant le peu de dignité qu'il me restait au passage.

— Merci bien, murmure Eyon en finissant de tirer la tirette.

— Ta gueule.

Il rit et je ris à mon tour, cet éclat de joie me fait du bien et je me relève de sa valise de meilleure humeur.

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