CHAPITRE 32: endormi

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ELORA

Je suis réveillé par des cris perçants. Mon corps reste cloué au lit le temps que mon esprit prenne conscience de ce qu'il se passe. Les yeux s'ouvrent enfin alors que les hurlements continuent de résonner contre les murs de chaque pièce de la maison.

Dans un automatisme, je me lève sans vraiment savoir pourquoi ni comment. Je m'appuie sur tout ce qui m'entoure pour ne pas tomber dû à la rapidité de mon action.

Je m'arrête un instant pour pleinement comprendre ce que je faisais. Je distingue ma chambre plongée dans la pénombre. Je fronce les sourcils, n'ayant pas le souvenir d'être montée jusqu'ici. Je remarque que je suis encore en robe de soirée et ça ne fait que me perdre encore plus.

Soudain, la voix grave d'Ian me parvient aux oreilles. Il crie, mais pas de douleur, il semble être énervé.

Je souffle un coup et de faire demi-tour afin de m'asseoir sur mon lit avant de laisser ma tête tomber entre mes mains.

La fatigue rendait mes mouvements lourds et lents, j'avais agi dans un réflexe en entendant Ian crier.

— Putain...

Ce souffle quitte mes lèvres en sentant l'étourdissement reprendre. Je relève la tête doucement et prends une grande inspiration avant de me lever. Je traîne les pieds jusqu'à la salle de bain et mon cœur loupe un battement en y voyant le bazar que j'avais laissé.

J'espère que personne n'a vu ça.

J'atteins le lavabo et appuie mes deux mains sur celui-ci, encore trop fatiguée que pour me porter moi-même. Je lève les yeux vers le miroir et mon souffle se rompt en remarquant qu'une grande partie de mon maquillage avait été effacé. Sauf mes yeux.

Je cherche des yeux le démaquillant et vois qu'il a été bougé de place. Je lève les yeux au ciel en comprenant que j'avais sûrement dû me démaquiller la veille, mais que j'avais été trop fatiguée que pour m'en souvenir.

Dans un grognement, j'ouvre le robinet et me passe de l'eau sur le visage. Le liquide froid en contact de ma peau me coupe le souffle un instant. J'en profite pour me démaquiller pleinement avant de me changer. L'idée d'avoir dormi en robe me répugne.

Je lance un coup d'œil dehors et remarque la lune encore bien haute dans le ciel.

Putain, mais quelle heure il est ?

J'ouvre doucement la porte de ma chambre et passe la tête dans le couloir. La voix d'Ian se fait plus forte avant de s'arrêter complètement. Je traverse le couloir et dévale les escaliers sans me faire discrète, ils n'avaient plus rien à me cacher, donc je n'avais plus à me cacher.

J'arrive dans le salon et mon pou s'accélère en voyant le visage inquiet des garçons, ils étaient tous là. Sauf un.

Mattheo et Owen étaient assis sur le fauteuil, les jambes tremblantes tandis que Lock se tenait à côté d'Ian qui pianotait sur son téléphone. George, lui, se contentait de regarder la scène de loin.

Seule la lumière du salon était allumée, installant une ambiance qui me creusait le ventre. La tension dans l'air jouait avec la sensation qui s'installait dans mon estomac. L'inquiétude.

Je n'osais pas parler, par peur de me prendre la vague de stress que formaient les garçons en ce moment même.

George remarque ma présence et me rejoint en m'offrant un sourire chaleureux. J'étais restée debout au pied des escaliers, et aucun n'avait remarqué ma présence.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? osai-je enfin demander.

Mais aucun ne me répond. Mes épaules s'affaissent, sous le poids de l'ignorance. J'assistais à la scène sans savoir pourquoi tous ces visages étaient tant tirés par l'inquiétude.

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