CHAPITRE 11: Mike

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ELORA

Je suis tirée du sommeil par une douleur aiguë au niveau de ma côte. Je peine à ouvrir pleinement les yeux. La lumière me brûle les rétines et ma vue est trouble.

Après quelques minutes de combat, je suis apte à voir ce qui m'entoure. Je reconnais le bois du plafond après quelques secondes.

La chambre du manoir.

J'essaye de me redresser, mais un pic de douleur au niveau de mon flanc m'en dissuade. Je lâche un grognement de frustration et observe les alentours.

Il n'y a personne, rien n'a bougé.

Je me force à me lever, mais en vain. Cet acharnement m'aura valu quelques larmes de douleur. Je souffle de nerfs, frustrée de ne pas être en mesure de m'asseoir, ni même de bouger sans avoir mal.

Il fallait que quelqu'un vienne m'aider. Ce non-contrôle sur mon corps m'angoissait.

J'analyse la pièce de droite à gauche à la recherche d'un objet lourd. Mon regard s'arrête sur une chaise posée à côté de mon lit.

Parfait.

Je tends le bras vers celle-ci et appuie de mon autre main sur le bandage qui se trouve sur mon flanc pour atténuer la douleur provoquée par mon mouvement de bras.

Une fois la main sur la chaise, je fais un effort surhumain pour parvenir à la faire tomber. Avec un peu de chance, le boucan que j'aurai fait attirera l'attention de quelqu'un.

Quelques minutes s'écoulent sans que personne ne daigne ouvrir ma porte.

George, Owen, n'importe qui.

À la suite de cette supplication silencieuse, la porte s'ouvre doucement.

L'adrénaline monte en flèche dans mon corps à l'idée de me faire aider, mais en voyant la personne qui avait pénétré dans ma chambre, celle-ci redescendit aussi vite qu'elle n'était montée.

N'importe qui, sauf lui.

Eyon venait de passer le pas de ma porte, à mon plus grand désarroi. Je souffle bruyamment pour lui faire comprendre que sa présence ne m'enchante pas. Je l'entends pouffer de rire avant de ramasser la chaise encore au sol. Il prend place sur celle-ci sans que personne ne l'ait invité à le faire.

— Tu as appelé, il me semble ?

Il a appuyé ses avant-bras sur ses genoux, d'un air nonchalant.

— J'avais espéré que ce soit quelqu'un autre qui entende mon appel, prononçais-je, la mâchoire serrée.

Il sourit face à ma provocation. Son insolence m'agace, je tourne la tête pour ne plus l'avoir dans mon champ de vision.

Avec un peu de chance, il se décidera à partir.

Voyant que je ne comptais pas rebondir, il prit la parole :

— Merci.

Surprise, je redirige ma tête vers lui dans un mouvement rapide. Je le regarde un instant, mais rien ne vient. Il ne comptait pas expliquer la raison de son remerciement.

— Pour ? demandais-je, sceptique.

— Pour ce que tu as fait, dans la voiture. C'était...courageux de ta part ?

Je ris jaune avant de tourner la tête vers la fenêtre.

— Je ne l'ai pas fait pour toi. Je l'ai fait pour moi, crachais-je.

— Je sais. Mais je tenais quand même à te remercier.

Si tu savais comme je n'en ai rien à foutre.

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