ELORA
Je m'étais enfermée dans ma chambre après l'annonce d'Eyon. J'étais énervée. Énervée de ne pas avoir le choix, d'être entraînée dans quelque chose d'illégal, de ne rien avoir fait pour être enlevée. Énervée. Oui, c'était le mot.
Mes règles étaient sur leurs fins. J'avais passé ces quatre derniers jours à souffrir le martyre et à me rouler en boule dès que je le pouvais.
Enfin.
Il n'était que 15h, mais la fatigue me gagnait déjà. Mes changements d'humeur me fatiguaient.
Je me lève difficilement de mon lit et me dirige vers la porte de ma chambre. Mon ventre ne me laissait pas tranquille. Je n'ai pas mangé depuis hier soir et je n'ai pas faim, mais il faut que je me nourrisse.
Je descends les escaliers rapidement et m'apprête à traverser le salon. Je croise Owen en train de discuter avec Ian et Lock. Je leur souris en continuant mon chemin jusqu'au couloir. Owen se lève rapidement et me rattrape avant que je n'aie le temps de quitter le salon.
— On peut parler cinq minutes? demande-t-il, sérieusement.
Son ton grave m'inquiète, mais je hoche la tête en signe d'accord. Il me prend par le bras et me fait traverser la moitié du manoir avant de s'arrêter devant des escaliers qui semblent menés à une cave.
Ça y est. C'est mon heure.
Dans un geste brusque, je tourne la tête vers lui, un air inquiet affiché sur celui-ci. Il rigole et lève les yeux au ciel.
— Non, Elora, je ne vais pas te séquestrer, dit-il simplement.
J'affiche un air sceptique, signe que je ne suis pas convaincue par ce qu'il vient de me dire.
— Écoute, j'ai appris que tu allais nous accompagner à la livraison de demain, commence-t-il, j'ai désapprouvé, mais il n'a rien voulu entendre. Et les clients de demain sont, comment dire, dangereux ? Je ne sais pas comment ils pourraient réagir à la présence d'une jeune femme pendant leur échange. Surtout si tout le pays sait que tu as des informations sur le réseau d'Eyon.
— Je n'ai aucune infor-
— Ce n'est pas le sujet, me coupe-t-il, sérieusement.
En voyant qu'il n'a vraiment pas l'air de rire, je décide de me taire et de l'écouter.
— Je vais t'apprendre à tirer, annonce-t-il.
Il avait parlé vite, pour faire passer la chose plus rapidement. Comme pour enlever un pansement.
Face à mon visage en décomposition, il se reprend comme il peut.
— Juste les bases. Je t'ai vu tirer sur le mec qui m'a, lui-même, tiré dessus. Tu es douée, ça ne prendra que quelques heures. Juste de quoi te défendre si ça dérape.
Et voilà que je m'enfonce un peu plus dans ce trafic. Dans l'illégalité. Dans tout ce que je n'aime pas.
— On sera là pendant l'échange, mais nous partirons plus tôt que vous, on ne sera pas avec vous sur le chemin du retour.
Je ne dis rien. Je fixe le vide, en essayant de remettre mes idées en place.
Je relève les yeux vers lui, un air grave affiché sur mon visage.
— Déjà qui ça: « vous » ? Et puis pourquoi je ne peux pas partir avec vous plus tôt ? Et en plus, la dernière fois c'était juste pour nous protéger, ce n'est pas quelque chose que j'ai envie de refaire.
VOUS LISEZ
PLATONIC
Romance« 𝐒'𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭, 𝐣𝐞 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐥𝐡𝐞𝐮𝐫. » Elora et Eyon, deux jeunes adultes submergés par la pression qu'ils...