ELORA
Nous étions sur la route depuis une vingtaine de minutes seulement, mais la tension se faisait ressentir de mon côté. J'avais été forcé de quitter ma chambre alors que la dernière fois que j'avais suivi cet idiot en dehors de la maison j'avais failli mourir. Littéralement.
Eyon était d'une bonne humeur étonnante, je ne savais qui nous allions voir, mais il avait l'air de l'apprécier. Il me lançait des regards depuis le début du trajet, sûrement que ma mauvaise foi l'embêtait.
Il tourne une énième fois la tête vers moi, mais cette fois-ci, il accompagne son mouvement d'une phrase.
— Souris, mia rosa, ça te va bien au teint, me taquine-t-il en me lâchant du regard.
— Va te faire voir, Eyon.
— C'est la balade surprise qui te rend si grincheuse ? demande-t-il avec ce même sourire narquois qui ne quitte plus ses lèvres.
Je tourne la tête vers lui, énervée d'être comparée à une enfant en crise de par sa manière de décrire mon comportement.
— Non, disons juste que la dernière fois que j'ai eu droit à une balade surprise, j'ai aussi eu droit à une balle dans la hanche, dis-je dans un souffle qui se veut désespéré.
Je le vois sourire à nouveau du coin de l'œil, mais il ne rebondit pas sur ma remarque. À mon plus grand bonheur.
Le trajet devenait trop long à mon goût, la fatigue commençait à prendre le dessus. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. À vrai dire, je ne dors plus beaucoup depuis trois semaines maintenant. Mes cernes creusés faisaient peine à voir, mon reflet m'écœurait.
Après un temps de réflexion, assez court, je l'avoue, j'avais décidé de faire un petit somme avant d'arriver à destination. Mais évidemment, impossible de trouver une position confortable pour dormir en étant assise. Alors, sans réfléchir, je détache ma ceinture et remonte mes jambes sur le siège pour les ramener près de mon corps.
Parfait.
Sans avoir pu prendre ne serait-ce qu'une demi-seconde de répit, je sens Eyon s'agiter à côté de moi. Je garde les yeux fermés, mais reste en alerte sur ce qu'il fait.
— Elora, remets ta ceinture.
Sa voix me perce les tympans et le dépit se lit sur mon visage. J'ignore sa remarque et continue ma tentative de sieste.
— Elora.
Ta gueule.
Soudain, je sens la voiture faire un virage brusque pour s'arrêter tout aussi brusquement. Cet élan me fit perdre mon équilibre et je manque de tomber de mon siège.
Je me retourne entièrement vers Eyon, furieuse.
— Bordel, mais c'est trop te demander de me laisser dormir ? dis-je en agitant mes mains.
— Attache-toi, Elora.
— Je t'emmerde, Eyon.
— Je ne redémarrerai pas tant que tu n'es pas attachée.
— Ça, je n'en ai rien à foutre monsieur je-fais-des-crises-pour-rien.
Je reprends ma position recroquevillée sur le siège sans prendre en compte le souffle qu'Eyon avait lâché.
Je l'entends détacher sa ceinture à son tour, et sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, je sens la main d'Eyon faire pression sur mes jambes pour les faire descendre du siège et encore plus soudainement, Eyon se penche de tout son long sur moi pour atteindre ma ceinture.
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PLATONIC
Romance« 𝐒'𝐢𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭, 𝐣𝐞 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐞́ 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐥𝐡𝐞𝐮𝐫. » Elora et Eyon, deux jeunes adultes submergés par la pression qu'ils...