PLATONIC

CHAPITRE 24: revanche

EYON

Le front contre la porte, je contrôle la respiration d'Elora qui s'était calmée à l'entente de la voix de Rhéa qui m'avait rejoint peu après. Je veillais à ce qu'elle ne refasse pas une crise en écoutant son souffle à travers la porte et à l'entente de sa lourde respiration, elle était fatiguée. La crise de tout à l'heure avait dû lui coûter, elle n'était pas totalement remise.

Rhéa, assise contre la porte, continuait de parler à Elora, elle lui remémorait leur journée shopping et d'autres choses qu'elles avaient faites ensemble pour la distraire.

Je me détache de la porte et fais signe à Rhéa de continuer son monologue pendant que je m'enfonce dans le couloir en face de la porte de la salle de bain. J'atteins mon bureau, et fouille dans les tiroirs d'une commode. J'en sors un trousseau de clés et fais demi-tour. Rhéa écarquille les yeux en voyant le nombre astronomique de clés que contenait le trousseau que je peinais à tenir.

— Putain, t'aurais pas pu me le dire plus tôt que t'avais un double des clés, chuchote-t-elle de sorte à ce qu'Elora n'entende pas.

— Je n'avais pas envie de lui faire peur, me justifiai-je brièvement.

Elle lève les yeux au ciel en soufflant d'agacement et tend sa main. Je fronce les sourcils et ramène les clés près de moi. Elle me dévisage avant de rétorquer :

— Je ne pense pas qu'elle veuille te voir toi pour le moment Eyon, laisse-moi ouvrir cette porte.

Je la toise du regard avant de lui tendre lentement le trousseau qu'elle saisit avec agressivité. Elle se lève et cherche la clé de la salle de bain, au bout de quelques secondes, elle perd patience et me lance un regard noir.

— Tu trouves ça normal toi d'avoir autant de clés ? murmure-t-elle, agacée.

J'expire longuement et lui désigne celle qui ouvre la porte de la salle d'eau. Elle insère la clé dans la serrure, priant pour qu'Elora ait retiré celle de son côté. Un mécanisme se fit entendre et la porte s'entre-ouvra. Je regarde Rhéa pousser un peu plus la porte, mais ne me rapproche pas pour autant. Elora est dans la baignoire, ses genoux ramenés contre elle et sa tête enfouie dans ses bras.

Son corps bouge en même temps que sa respiration lente, elle ne relève pas la tête, c'est comme si elle n'avait pas remarqué que nous étions entrés.

Rhéa s'approche d'elle et pose une main délicate sur son épaule, Elora sursaute et tout son corps se met à trembler. Quand ses yeux rencontrent ceux de celle qui venait de la toucher, ses tremblements cessent aussitôt. Rhéa n'hésite pas plus longtemps et entre dans la baignoire à son tour. Elle s'assoit à côté d'Elora et l'amène contre elle. Celle-ci se laisse tomber dans les bras de son amie et se calme totalement quand la main de Rhéa commence à caresser ses cheveux.

J'observe la scène de loin, je reste planté là un instant, les bras croisés, et le visage tendu. Je finis par fermer la porte de la salle de bain pour leur laisser une certaine intimité et me rediriger vers les escaliers qui mènent au sous-sol.

En arrivant, je constate que les garçons avaient continué la partie sans nous, je ne les blâme pas. Jules est inconscient, affalé sur le sol, plusieurs blessures se font remarquer sur quelques parties de son corps. Je tourne la tête vers Alex qui était en train de nettoyer un couteau. Il me remarque et s'arrête dans son mouvement, il m'interroge du regard.

— Elle va bien ? chuchote-t-il pour ne pas alerter le reste des garçons qui ne m'avaient pas vu, trop occupés à ramasser les lames à travers la pièce.

Je hausse les épaules et il n'en demande pas plus. Ian finit par se retourner et se fige. Intrigué, je fronce les sourcils, il me fixe sans rien dire. Mais après quelques secondes, je remarque que ce n'est pas moi qu'il fixe, c'est un point derrière moi.