CHAPITRE 20: les festivités

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EYON

Encore sonné, je tente d'ouvrir les yeux. La lumière de dehors m'éblouit et je remarque que rien n'est à l'endroit. La voiture est retournée.

Putain.

La tête à l'envers, j'observe les alentours, Ian et Lock sont encore inconscients. Ian est blessé à la tête et des bouts de verre sont logés dans sa peau. Je détache ma ceinture et m'écrase sur le toit de la voiture. Je grogne de douleur en sentant mes côtes se toucher.

Dieu merci je n'ai pas de poumon perforé.

Appuyé sur une main pour garder une certaine hauteur, je secoue Ian de l'autre. J'entends Lock se réveiller lentement derrière moi et tourne la tête vers lui.

— Putain, c'était quoi ça, grogne-t-il en se détachant à son tour.

Incapable de lui répondre, je garde le silence. Le soleil est en train de se lever, nous avions été inconscients quelques heures. Difficilement, je retire ma veste et débarrasse le reste des bouts de vitre qui pendaient à ma fenêtre. Je pose le bout de tissu sur le bord de la fenêtre et fais glisser mon corps à travers celle-ci.

Au vu de la douleur ressentie pendant ce mouvement, je détermine rapidement quelles parties de mon corps ont été impactées durant l'incident. Lock imite mon mouvement et sort à son tour de la voiture. Il est moins amoché que Ian et moi et semble en meilleur état. Il se lève rapidement et observe le champ dans lequel nous sommes tombés.

Allongé sur l'herbe, je reprends ma respiration et essaye de mettre de l'ordre dans mes pensées. Lock se reprend rapidement et essaye de sortir Ian encore dans la voiture. Je l'entends grogner avant de me demander:

— Eyon, viens m'aider, il est lourd ce con, je l'entends souffler.

Je roule sur le côté et m'appuie sur mes mains pour me relever. Un genou à terre, je retombe aussitôt. J'ai définitivement des côtes brisées. Je tente à nouveau de me relever en puisant dans mes dernières forces. Je pousse un cri de douleur en me redressant pleinement. 

Je contourne la voiture et rejoins Lock, incapable de me pencher, je me mets à genou pour sortir Ian de la voiture. Sa tête sur mes genoux et le reste de son corps maintenant sur l'herbe, je le secoue légèrement. Inquiété par son état, Lock vérifie son poul.

— Il est lent, mais présent, c'est déjà ça, lâche-t-il.

Il s'agenouille et se penche pour saisir quelque chose dans la voiture. Il en ressort nos téléphones complètement explosés et donc hors d'usage.

— Et merde, crache-t-il.

Il se laisse tomber sur le sol et plus aucun son ne se fait entendre en dehors du vent dans les feuilles des quelques arbres aux alentours.

Je dépose délicatement la tête d'Ian sur l'herbe et m'allonge à mon tour. Comment on va se sortir de là ? C'était la question qu'on se posait tous les deux en ce moment même. Et la réponse est que je n'en ai aucune putain d'idée. Elora est sûrement en train de vivre l'enfer sur terre à l'heure qu'il est, Ian est inconscient et nos téléphones sont inutilisables.

Mais soudain, comme un flash, je revois Ian enfouir son téléphone dans la poche de sa veste et la balancer à l'arrière. Je me redresse et me jette à travers la fenêtre arrière de la voiture encore retournée. Je décale les débris de verre d'un revers de la main et attrape le bout de tissus coincé entre deux sièges.

Je prie intérieurement en fouillant les nombreuses poches de cette foutue veste.

— Aller, soufflai-je en retournant la veste dans tous les sens.

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