CHAPITRE 33: morphine

3.8K 134 117
                                    

ELORA

J'avais fini par m'endormir assise sur le sol, la tête reposée sur mes bras croisés, eux-mêmes appuyés sur le fauteuil sur lequel Eyon reposait. Je me fais réveiller par des bruits parasites qui résonnent tout autour de moi.

La tête lourde, je m'efforce de me redresser, les yeux encore fermés. Je perçois des silhouettes autour de moi alors que ma vision est encore floue à cause de mes paupières lourdes.

Après quelques battements de cils, je vois pleinement les garçons ainsi que George, assis un peu partout dans le salon, un sourire aux lèvres. J'apporte une main à mes yeux et frotte ceux-ci en même temps qu'un bâillement s'échappe.

Je sursaute légèrement en voyant le corps endormi d'Eyon devant moi et recule en voyant la proximité de nos deux âmes. Finalement, je tourne la tête sur le reste du salon et vois Mike, Mattheo et Owen en pleine conversation, riant aux éclats. Un peu plus loin, Ian et George semblent se battre pour quelque chose d'inutile au vu de l'expression qu'aborde Lock, juste à côté d'eux.

Tout était redevenu normal.

Leur capacité à passer au-dessus de tous les obstacles qu'ils rencontrent me fascine. Leur meilleur ami s'est pris une balle la veille, mais ça ne semble plus les affecter.

La dispute entre Ian et George se coupe subitement en remarquant mon réveil. Je leur souris faiblement, encore fatiguée, et me relève doucement. Ian se précipite vers moi et m'aide à me lever en m'offrant son bras.

— Alors, il est lourd ce con, hein ? rigole Ian en faisant référence à Eyon. Tu n'as pas trop mal aux jambes ?

Je lève les yeux au ciel et secoue la tête, balayant de la main sa connerie. Je me laisse tomber sur le canapé, à côté de Mattheo, et celui-ci me sourit chaleureusement.

— Vous profitez du fait qu'on dorme tous pour faire des cachotteries ? rigole-t-il.

Je fronce les sourcils et il lance un regard vers Eyon pour clarifier, j'écarquille les yeux et manque de m'étouffer dans ma salive.

— J'étais coincée sous lui, ça n'a rien à voir, me défendis-je comme je peux.

Mattheo hoche lentement la tête en faisant ressortir ses lèvres, signe qu'il ne me croyait pas du tout.

— Mais qu'est-ce que tu crois, Mattheo ? Que je vais lui sauter dessus à la première occasion alors que cet homme m'a kidnappé et menti durant plusieurs mois ? lâchai-je, ennuyée.

— C'est exactement ce qu'on croit, ces mots avaient été prononcés par Ian, Lock, Owen et Mattheo en même temps. Comme s'ils avaient répété putain.

Je reste la bouche ouverte, sans voix face à leur synchronisation. Et surtout face au fait qu'ils croyaient tous qu'il s'était passé quelque chose entre Eyon et moi.

Je m'enfonce dans le fauteuil sans un mot, n'ayant pas envie de continuer cette conversation. Les garçons reprennent leurs discussions, heureux de m'avoir fait taire.

Je jette un coup d'œil vers l'horloge et remarque qu'il est bientôt midi. J'avais dormi presque cinq heures.

Mike s'éclaircit la gorge de manière bruyante, attirant l'attention de tous. Les voix des garçons s'estompent, laissant place à celle de Mike.

— Même si Eyon n'est plus en danger de mort, il a besoin de repos, je dirais une à deux semaines. Il faut que quelqu'un l'assiste durant ce laps de temps pour être sûr que sa blessure ne se rouvre pas.

Je vois les garçons se lancer des regards paniqués, n'ayant sûrement pas l'envie de jouer les baby-sitters à nouveau. Discrètement, George longe le mur et disparaît dans un couloir.

PLATONIC Où les histoires vivent. Découvrez maintenant