CHAPITRE 30: le bal

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ELORA

Le moteur de la voiture grondait sous la vitesse tandis que le pied d'Eyon ne cesse d'appuyer sur l'accélérateur, il est stressé. Je le voyais me lancer des œillades du coin de l'œil de manière tellement régulière que j'étais capable de prédire la prochaine fois que son regard allait se tourner vers moi, il examinait ma robe un peu plus à chaque coup d'œil.

De temps en temps, sa main se rapportait à son cou et ses doigts jouaient avec la chaîne de son pendentif. Mais depuis quelques minutes, c'était de plus en plus souvent, témoignant de la pression qui montait.

Mais alors que je m'apprêtais à ignorer ses yeux une nouvelle fois, c'est sa voix qui me parvient.

— Tu as retiré tes bandages, constate-t-il en canalisant son timbre de voix, tu as encore mal ?

La pause qu'il avait mise entre ses deux phrases avait rendu sa question presque inquiétante.

— Non, ça va.

Je ne savais pas quoi dire de plus. À vrai dire, la réaction des garçons m'avait un peu troublée. Je n'avais pas l'habitude d'être regardé comme ça, je ne savais pas comment gérer toute cette attention. Et le regard brûlant d'Eyon n'aidait pas.

J'appréhendais ce bal depuis quelques jours déjà, mais maintenant que c'était tout proche, je n'arrivais plus à me concentrer sur autre chose.

J'ai peur que ça foire.

J'expire longuement et me redresse sur mon siège.

Ça va aller.

J'avais juste à le repérer et glisser un dispositif de repérage dans la poche de l'homme. Mattheo m'avait montré comment ça fonctionnait, c'était un petit appareil noir en forme de rond. Je n'avais qu'à appuyer sur un bouton situé sur le côté de l'engin avant de m'en débarrasser.

Je ne savais pas pourquoi ; mais je n'arrivais pas à calmer mon anxiété, relativiser n'était plus dans mes options. Même si je n'avais pas de raison de m'inquiéter. Les armes de chacun seront déposées à l'entrée, assurant ainsi une certaine sécurité.

J'observe les deux voitures derrière nous dans le rétroviseur, l'une était occupée par Ian et Owen, l'autre par Lock.

J'étais en sécurité.

Je perds le contrôle des battements de mon cœur en sentant Eyon bifurquer sur une petite allée. Nous arrivons devant une résidence et nous garons dans la cour devant celle-ci. Je tourne la tête pour examiner l'endroit, c'était un espèce de chalet de luxe. Les murs peints en blanc et les colonnes qui décoraient le perron rappelaient étrangement la première maison d'Eyon qui avait sombré dans les flammes.

Au vu de la cour encore vide, nous étions les premiers arrivés en dehors du personnel engagé sur le terrain. Il y avait un portier et d'autres hommes et femmes en costard rangés en rang devant la maison.

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que les garçons étaient déjà sortis de leur voiture et qu'Eyon m'attendait. Je tourne la tête vers lui pour rencontrer ses yeux qui me regardaient déjà.

— Ça va bien se passer, tu sais ? me rassure-t-il doucement.

Je hoche la tête, mais la rapidité du mouvement trahit mon anxiété.

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