CHAPITRE 31: démaquillant

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ELORA

Mon cœur battait à une vitesse inquiétante alors que l'homme s'éloignait doucement de la table. J'étais paralysée par la peur, incapable de parler pour transmettre l'information aux garçons. Immobile, je fixe cette nappe froissée par les mouvements de l'individu qui était en train de se diriger vers le devant de la salle.

Je vais mourir.

J'ai l'impression que mes pieds s'enfoncent dans le sol, que je subis la gravité. Tant que mes poumons semblent compressés dans ma cage thoracique. Alors que j'apporte une main tremblante vers mon oreillette, je remarque que le regard d'Eyon est rivé sur moi. Je lui lance un regard de détresse avant de parler dans mon oreillette.

— La taupe est là, mais...elle...elle vient de placer une bombe sur la table du buffet, mon anxiété se ressentait à travers les tremblements de ma voix.

La voix d'Eyon s'était arrêtée, le temps d'écouter ce que j'avais à dire, piquant la curiosité des invités de par son silence soudain. Aucun des garçons ne me répond, je me tourne vers la porte d'entrée et vois le visage livide d'Ian et Lock.

— Quoi..?

La voix d'Owen me rassure quelque peu, mais mes vertiges m'empêchent de me concentrer sur les évènements. Du coin de l'œil, je vois Eyon descendre de l'estrade sans un mot.

— Elora, à quoi ressemble la taupe ? me demande Lock d'une voix impatiente.

— Euh, brun, grand avec une barbe de trois jours, il a un costume beige. Il se dirige vers la sortie arrière.

Je vois Lock quitter son poste et se précipiter vers la sortie que je lui avais indiquée. Mon attention se tourne vers Eyon qui se rapproche de la table et mon cœur manque de s'arrêter quand je comprends qu'il se dirige vers la bombe en même temps.

Debout à quelques mètres de cette table maudite, je suis incapable de bouger, incapable de penser, incapable de réguler ma respiration.

Il va mourir.

Mais alors qu'Eyon est à mi-chemin de la table, une violente onde de choc me projette en arrière. Je heurte le sol quelques mètres plus loin et mes oreilles se mettent à siffler.

Je grogne de douleur face au choc que je venais de subir et tente de rouvrir les yeux. À peine quelques secondes après l'assourdissante détonation, des cris se firent entendre et une vague d'agitation commença.

Les invités couraient à travers la salle sans réellement savoir où aller, l'endroit était partiellement enflammé et, rapidement, un gaz épais vint occuper l'espace.

Le chaos.

L'esprit confus, je suis incapable de réagir face à la situation. J'avais perdu mon oreillette au vol et donc coupée de communication.

Ma respiration accélère en même temps que les battements de mon cœur. Ce sifflement dans mes oreilles persiste, m'empêchant de mettre mes idées au clair.

Instinctivement, je cherche Eyon du regard, mais la foule et le feu réduisaient mon champ de vision. Peu à peu, la panique grimpait en moi en constatant que j'étais seule face à cette anarchie. La fumée me faisait tousser jusqu'à l'étouffement et me piquait les yeux.

Ce n'était pas possible.

J'essaye de me relever après que l'adrénaline ait pleinement pris possession de mon corps, mais retombe au sol aussitôt. Mes membres et mes muscles n'avaient pas supporté, mais je ne pense pas être gravement blessée. Les gens courent autour de moi, manquant de m'écraser. Personne ne m'aide, personne ne me voit.

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