CHAPITRE 46: grande roue

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ELORA

Emmitouflée dans ma veste, je regarde les rues plongées dans le noir défiler sous mes yeux.

Eyon souriait depuis le début du trajet, je ne savais toujours pas où nous nous rendions, mais je ne m'inquiétais pas. Je me contentais d'apprécier le fait qu'il ait pensé à me faire une surprise.

C'est mignon, on ne m'avait jamais fait d'anniversaire surprise jusqu'à maintenant.

Plus nous avancions, plus les rues devenaient fréquentées, le monde dehors se multipliait. Je me penche un peu plus sur ma fenêtre et hausse les sourcils en apercevant la mer au loin.

Je me tourne vers Eyon et l'interroge du regard, il retient un sourire et fait mine de ne pas me remarquer. Je lève les yeux au ciel et analyse l'extérieur, à la recherche d'un quelconque indice sur notre destination.

Nous nous rapprochions de plus en plus de la mer, mais pas de la plage. Finalement, Eyon tourne sur un coin et je suis éblouie par les lumières, mes yeux prennent un certain temps pour s'habituer à la transition et j'ouvre la bouche en voyant une fête foraine située sur une passerelle près de l'eau.

La grande roue illuminée surplombait tout le reste de la foire de par sa hauteur et les stands à jeux et nourritures étaient nombreux. Mon âme d'enfant piquée à vif, je me tourne vers Eyon, des étoiles dans les yeux.

Il voit mon expression du coin de l'œil et sourit, je prends le temps d'admirer les décorations des attractions alors qu'Eyon cherchait une place non loin de là.

À peine a-t-il arrêté la voiture que je me retrouve dehors, avide de l'ambiance qui nous attendait là-bas. Je sautille pratiquement sur place, me rappelant les réactions excessives des garçons.

Je côtoie trop Ian.

Impatiente, je fixe chaque mouvement qu'Eyon fait, comme si mon regard avait le pouvoir de le faire avancer plus vite. Et, évidemment, il exécute chacun de ses gestes avec une lenteur à me rendre folle. Il jouait avec moi, mais j'étais prête à parti sans lui à la fête foraine s'il le fallait.

Son sourire joueur aux lèvres, il marche au ralenti tandis que je me retiens de courir.

Il n'est pas sérieux ?

Je m'arrête et l'observe avancer, il fait un pas en cinq secondes. Un seul pas en cinq secondes. Je lève les yeux vers son visage et il se retient d'exploser de rire.

Mon Dieu, je vais le tuer.

— Tu trouves ça drôle ? demandai-je, agacée.

— Très, sourit-il en ralentissant encore plus.

— Très bien.

Sans qu'il ne s'y attende, je me mets à courir vers l'entrée de la fête foraine, l'abandonnant loin derrière moi.

Surpris au premier abord, il ne réagit pas, mais une fois réveillé, il se met à me courir après. C'est ainsi que nous nous retrouvons à courir pour atteindre une fête foraine en plein milieu d'une foule, comme deux enfants heureux.

Son rire résonne derrière moi et je ne cache pas mon éclat de joie. J'apprécie le vent chaud qui se faufile entre mes cheveux et ralenti légèrement dans ma course jusqu'à arriver devant l'entrée et m'arrêter brusquement. Dans la précipitation, Eyon me fonce dedans et je manque de tomber, mais ses mains sur ma taille me rattrapent.

— Désolé, rigole-t-il en reprenant son souffle.

Il détache ses mains de ma taille et m'offre son bras pour m'éviter de me perdre dans la foule. Je saisis son bras d'une main délicate et nous avançons à travers la masse de gens.

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