THE WHITE STRIPES - Seven Nation Army.
Je discutais de mes notes avec ce que l'on appelle une mère.
- Mon ange, tes notes sont en chute libre, il faut que tu te ressaisisses, il n'y a pratiquement aucune note qui dépasse la moyenne sauf les sciences et le français. Au début de l'année, tu étais une vraie tête...
J'étais dans une famille d'accueil depuis que j'ai eu l'âge d'entrer dans un établissement scolaire, j'étais à ma dernière année de lycée, et comme l'a dit France, au début de l'année scolaire, j'étais le premier de la classe, et il s'avère que mon Q.I est au-delà de la moyenne, mais je ne voulais pas être vu comme le matheux et boutonneux à lunettes, même si je ne portais pas vraiment de lunettes et ne souffrais pas d'acné sévère. Je la regardai dans les yeux, voyant son air dépité et inquiet qui ne me lâchait pas, elle était aussi protectrice et douce que ma vraie mère, mais elle ne l'était pas assez pour que je puisse rester avec elle, ce qui n'était pas plus mal. Je me tournai les pouces, légèrement penché vers l'avant, mais j'avais la tête relevée, je ne savais pas quoi dire, elle avait raison, oui, je ratais mon année scolaire et avais moins de chance d'avoir mon diplôme, mais c'est la vie. Je lui répondis tout simplement en haussant les épaules, je me levai, pris mon sac à dos que j'ai rabattu contre mon épaule et me penchai vers elle pour embrasser le dessus de sa tête, faisant volontairement claquer la porte derrière moi, parce que je savais qu'elle n'aimait pas ça.
France était en dépression et ne voulait pas que j'endure ses nombreuses crises, sa mélancolie, sa mauvaise humeur tous les jours, car elle pensait que ça allait déteindre sur mon comportement, mon mental, mais si elle savait à quel point j'en avais rien à foutre. Qu'elle me frappe, me rabaisse, me crie dessus, me regarde mal, ça n'allait pas m'anéantir, j'en avais vu des vertes et des pas mûres avec ma mère biologique bien que je n'aie plus beaucoup de souvenirs avec elle car j'étais tout petit. Je marchai jusqu'à ma décapotable en jetant quelques regards autour de moi, nous n'étions pas gâtés par la météo aujourd'hui, comme les autres jours qui ont précédé celui-ci. Le ciel était gris, de la neige mouillée et sale, des feuilles mortes mélangées à cet excrément naturel et glacial, quelle idée d'avoir laissé ma voiture dehors toute la nuit... J'adorais conduire, surtout cette voiture, un vrai petit bijou ; c'était la voiture que France m'avait donnée en tant que cadeau de bienvenue et que je n'aie pas à marcher pendant une demi-heure plongé dans le froid ou la chaleur. Elle pouvait être cool, des fois.
L'espace dans mon Alfa Romeo se faisait de moins en moins grand, Opium, Einsam, Luiseva et Sin étaient à présent dedans, Sin était à côté de moi, il avait insisté pour être à la place du passager, j'ignorais la raison, mais tant qu'il reste calme, silencieux, qu'il ne me regarde pas, c'est parfait. Il connaissait déjà les règles, de toute manière, il regardait droit devant lui à contrecœur, je savais qu'il voulait me regarder, dériver ses beaux yeux bleus vers moi, mais je ne voulais pas qu'il me regarde, je ne voulais que personne ne me regarde, j'avais horreur de ça, si quelqu'un le faisait, je le jetterais sur la route avec grand plaisir, et sans remords. Je restais concentré malgré tout sur la route, depuis le temps que l'on se connaissait, les garçons ont été habitués à mes règles : dès qu'ils sont avec moi le temps d'un trajet, silence complet, rien ne devait arriver sauf si je changeais tout à la dernière minute. Le vent s'en prenait à nos cheveux, surtout aux miens, qui étaient les plus longs comparés à ceux des autres, il leur arrivait de m'appeler Raiponce ; cependant, ils le faisaient que très rarement, ils étaient aussi conscients de la réaction que je pouvais avoir. Comment pouvaient-ils rester amis avec un garçon qui ne parlait jamais ? Je me le demandais, mais ça me faisait plaisir de savoir que j'avais parfois du soutien venant d'eux, surtout de Luiseva et Sin. D'ailleurs, Sin est devenu très collant. Il me suivait, me regardait lorsqu'il pensait que j'avais le dos tourné, faisait tout pour passer du temps avec moi sans paraître louche, il restait plus tard que les autres lorsque l'on faisait des sorties, il m'avait même demandé une dizaine de fois s'il pouvait dormir chez moi. Personne ne l'a fait auparavant, et ce n'était pas pour quelqu'un comme lui que j'allais accepter. Je n'appréciais pas spécialement la compagnie (néanmoins, je faisais quelques exceptions pour eux quatre), mais j'appréciais encore moins le fait d'être collé, observé, suivi à longueur de temps, j'ai toujours été quelqu'un de solitaire. Sin n'allait pas me changer.
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Oxymore
FanfictionOxymore, jeune surdoué psychopathe aux lubies étranges. Sin, redoublant homosexuel, jaloux, possessif et borné. Opium, cadet toxicomane, solitaire et discret. Einsam, rat de la bibliothèque, intimidé depuis son entrée dans sa première école, fils un...