Chapitre neuf.

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Lana Del Rey - Off to the races.





- Ecoutez-moi, les tafioles, c'est la première et dernière fois que vous m'entendez parler autant... Je vous ai réunis ici pour le seul et unique but de nous tirer de l'ombre pour que l'on soit poussés vers la lumière. La lumière de la gloire, la lumière de la victoire, la lumière du respect, putain ! Vous n'avez pas envie d'être une autre personne, enfin, découvrir une autre facette de vous tout aussi excitante que celle que vous mettez constamment en avant sans vous en rendre compte ? De vous débarrasser de toutes ces moqueries pour notre différence ? Être respectés ? Vous n'avez pas envie d'être craint par quelqu'un, par plusieurs personnes ? Être puissants ? J'ai toujours rêvé de ça, j'ai toujours eu envie d'effrayer les gens ! Le respect vient avec la peur, qui elle aussi vient avec la crédibilité. Et avec vous, ça l'air de marcher, il ne manque plus que les autres me voient à l'oeuvre, et pourquoi pas vous ? Si vous fuyez, si vous souhaitez couper les ponts avec moi suite à ce que je vais vous proposer, je vous retrouverai pour vous rompre le cou, croyez-moi. Je suis capable de beaucoup de choses que vous ignorez encore. Je fais ça pour nous, pour vous, pour moi. Vous voyez ces armes ? Vous les voyez bien, hein ? Ces armes, elles seront bientôt dans vos mains, vous les adopterez, vous les considérerez comme vos peluches, vos animaux de compagnie, vos bijoux tant vous y serez attachés. Avec lesquelles vous arracherez la vie de plus d'un. Réveillez-vous, j'en suis sûr que depuis l'entrée au collège, vous êtes toujours aussi perdus que maintenant. On ne nous aime pas. On nous déteste. On ne nous aime pas parce que nous mettons notre différence en avant, et il faut continuer dans cette voie. J'ai un petit carnet avec toutes les idées envisageables que j'ai pu préparées, pour ces connards qui nous servent de lycéens, de camarades... Je veux que vous me rejoignez tous les matins, que ça soit à quatre heures du matin, avant les cours, pendant le week-end ou pendant les vacances, vous le ferez. Sinon, j'irai chez vous pour vous amener au QG par la peau du cul, voire même, réveiller tout le voisinage pour vous inciter à sortir de votre caverne. Il n'y aura aucune négociation possible, aucun privilège, aucun traitement de faveur... Pas même pour toi, Luiseva, s'exclama-t-il de façon assez théâtrale, le désignant avec son arme, ce dernier effrayé. Tout est suffisamment réfléchi, travaillé pour ne pas se faire prendre, atteindre l'échec. Oxymore n'a jamais connu l'échec, la preuve, vous êtes encore avec moi. Vous allez connaître tout l'engrenage, le système plus tard, je ne veux pas directement vous embrouiller, ça serait dommage, vous avez l'air si attentifs, pour une fois. Même si vous êtes des bons à rien, comme moi, je vois qu'il y a une certaine détermination en ce qui concerne le changement de la hiérarchie scolaire, je sais que vous voulez tout changer et prendre la place des plus forts pour une fois, mais vous continuez de rêver. Se rendormir pour continuer son rêve, se réveiller pour le réaliser, à vous de choisir. Et grâce à moi, grâce à votre contribution, nous allons changer tout cela, nous allons transformer notre petit rêve impossible bien enfoui dans un coin de notre tête en quelque chose de réel. Maintenant, choisissez vos armes, prenez-en autant que vous voulez, vous avez carte blanche, mes salauds, conclut-t-il par un sourire en coin. Des questions ?




Oxymore n'a montré aucune trace de déshydratation. Autre qu'avec Sin, il n'avait jamais autant parlé, il ne s'était jamais autant exprimé. Einsam, toujours allongé, incapable de bouger, protégé par Luiseva, qui lui, le regardait de temps en temps, inquiet, et Opium qui écoutait son fidèle acolyte, regardaient tous l'énonciateur de ce magnifique discours, certains avec stupéfaction, d'autres avec fascination, comme nous le montrait Opium. Il le regardait dans les yeux lorsque l'occasion se présentait, avec presque des étoiles dans les siens. Il entrait dans un tout nouveau terrain aussi dangereux que la drogue grâce à lui. Qu'est-ce que c'était excitant d'avoir une vie aussi chaotique... Le chef de la bande était aussi excitant que la situation, que la proposition en elle-même. Il l'écoutait attentivement, plus rien ne comptait, la présence des trois autres étudiants l'importait peu, il en a presque oublié que c'était une réunion de groupe. Il se voyait déjà mitrailler une horde d'élèves apeurés aux côtés de son partenaire préféré, épanoui. Qu'ils étaient pathétiques, ces gars-là. Opium se leva subitement. Le brun fronça les sourcils. Il s'approcha de lui, avec le même regard, ce regard noir... Oxymore inclina la tête sur le côté, laissant presque un sourire apparaître sur ses lèvres. Son souffle se perdit sur les siennes. 

OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant