Chapitre vingt-huit.

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TOVE LO - Scream my name.


















Cela aurait pu être une journée comme les autres. Une journée de  cours banale où la seule chose attendue est la fin de l'heure. Une  journée où chacun a son derrière posé sur la chaise à comater tout en  donnant l'impression que les élèves sont tout ouïe. Une journée de  cours comme les autres. Cela aurait pu l'être, si plus de cinq chaises dénuées  de chaleur humaine ne bloquaient pas les pulsions de certains et ne préoccupaient pas les pensées d'autres.

















- T'as pas des nouvelles d'Opium, toi ?

- Pourquoi je me soucierais de lui ? On est ensemble en cours d'espagnol mais ça ne fait pas de lui mon pote.

- J'sais pas, vous auriez pu parler vite fait, comme ça... Même pour avoir des réponses pour un test...

- Jamais. Il est trop nul en espagnol. J'sais même pas comment il fait pour avoir  la moyenne. T'as pas de nouvelles d'Oxymore, toi ?

- Non plus. Je n'arrive pas à les joindre. Quand j'essaie d'appeler Opium, ça me mène directement au répondeur.

- Il a rapidement compris que tu craignais, c'est tout.

- T'es chiante.

- C'est toi, t'es trop débile pour voir la réalité en face, c'est tout. Affaire close.

- Mademoiselle  Graham, avant de vous lancer dans des affaires judiciaires avec vos  amis, sachez avoir la moyenne dans vos dissertations, ça m'évitera de  passer une soirée entière à les corriger alors que j'ai d'autres chats à  fouetter.

- A part essayer d'enfiler ta chemise, j'vois pas ce que  tu peux faire de compliqué, maugréa l'adolescente en haussant les  sourcils, faussement surprise.

- Pardon ? Je crois que la classe n'a pas assez entendu.

- Se mêler des affaires des autres, ce n'est pas très poli. Je ne pense pas que cette histoire futile les intéresserait.


















James  mit sa bouche en cœur avant de retrousser sa paire de lèvres en un  faible sourire discret et moqueur. Ce qu'il aimait chez son amie,  c'était sa repartie. Elle n'avait pas cette façon de lâcher ses réponses  épiques d'un ton assuré, comme si elle avait prémédité ses paroles,  comme si elle savait que la classe serait hilare... Non. Elle les  énonçait d'une naturalité, d'un calme à en couper le souffle. Ses  réparties avaient le don de rendre les spectateurs stupéfaits et  interdits. James bénissait fréquemment les personnes tâchées de répartir  les classes, par conséquent, de l'avoir mis avec elle, pour la deuxième  fois.

















- La prochaine fois que je vous reprends en train de bavarder, je vous déplace.

















Pour  l'énième fois, la jeune basanée offrit son haussement de sourcils  habituel, ce haussement de sourcils hautain, qui montrait parfaitement  l'indifférence qu'elle ressentait face aux menaces pathétiques que  dégurgitait le vieillard, agrémentées de sa voix grasse. Un mètre d'air fut envahi  par son dioxyde de carbone que ses lèvres ont eu la décence de délivrer  en grande quantité, au point de réduire son tour de poitrine, d'aplatir son ventre et baisser ses épaules. Elle était  exaspérée par l'attitude de son professeur qui aurait dû enseigner  dans une école primaire s'il tenait à faire trembler de peur ses élèves  avec de tels mots censés marquer une hostilité... Il n'en a même pas  marqué une once, et c'est ça qui faisait glousser la demoiselle : il n'a  jamais été crédible, et avec cette réputation, il n'était pas près d'être respectable, mais il continuait d'y croire.

















OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant