Chapitre trente-huit, deuxième partie.

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JEFFREY BRODSKY - March On.



Deuxième partie.



Elle emboîta le pas, toute souriante. Elle était fière de son coup qui s'annonçait plutôt tendu à première vue. La blonde se sentait toute légère, détendue, sa robe virevoltait sous ses fins doigts, elle aurait voulu continuer sa petite affaire avec son blond préféré, mais cette envie s'estompa immédiatement lorsqu'elle sentit des éclats de verre la prendre de plein fouet sur son crâne après un gros choc qui l'invita à embrasser le sol. A terre, inconsciente, du verre pilé jonchant autour d'elle, une bouteille de champagne brisée dans la main du plus jeune, elle venait de se faire violemment frapper par son frère, quelques gouttes de champagne perlant le long de ses joues à la place des larmes qu'elle était incapable de produire. Les clients témoins de cette scène plutôt choquante restèrent béants, quelques femmes émirent de longs cris stridents, toutes horrifiées, plusieurs serveurs se ruèrent vers un téléphone pour composer deux chiffres qui étaient proches du vice, tremblants. Un homme parmi tant d'autres enfila ses collants et sa cape imaginaires pour se lever de sa chaise, se jetant sur le coupable pour le démunir de force, par conséquent, le plaquer au sol, or, il se fit repousser avec violence, projeté loin de tous ses plans.





Le nombre de pas gonflait comme la rage qui bouillonnait en lui, il imaginait à nouveau ces deux corps combinés ensemble pour laisser place à un baiser langoureux sans fin, et susceptible de connaître une suite bien plus torride, il entendait une deuxième fois leurs souffles saccadés se mélanger, s'entremêler abusivement en procurant une chaleur intense, il sentait cette tension sexuelle qui trônait entre eux malgré le faible espace qu'ils se laissaient mutuellement, il sentit à présent l'amertume qui l'épousa divinement.



- Monsieur, calmez-vous ! Posez votre arme au sol, tout va bien se passer, ordonna un des serveurs, s'approchant dangereusement de l'agresseur, les jambes fléchies.



De faibles grognements émis, Oxymore s'exécuta avec mollesse, ressemblant à un enfant contraint de donner son jouet qui finira confisqué au fond du placard par le plus vieux. Le bout de son arme entra difficilement en contact avec la main moite de l'homme, pour finalement pénétrer  sa paume. Il referma ses doigts avec hésitation autour d'elle, une once de douceur dans son geste, donnant l'impression que c'était la peau du propriétaire qu'il touchait de cette façon, il ne voulait pas presser l'adolescent et lui faire peur, bien que son angoisse soit flagrante par la sueur qui recouvrait la surface lisse de son front et qui perlait le long de ses tempes. 




Positif : il a réussi à s'emparer du quart du revolver sans rencontrer de fatals obstacles, cette tâche s'avérait plus facile qu'il ne l'imaginait, ce n'était qu'un amateur parmi tant d'autres, qui devait très certainement regretter ses actes en pleurant dans les jupons de sa mère et purger sa peine dans un hôpital psychiatrique, rien de bien méchant, ce n'était qu'une crise d'adolescence. Ils étaient une vingtaine à se mobiliser contre le Français, ils étaient prêts à appeler les forces de l'ordre. Tout semblait plus facile, cependant, Oxymore ne bougeait pas, il tenait toujours l'arme avec fermeté. Il n'était donc pas décidé à lui donner son bien le plus précieux. Le trentenaire était capable de sentir ces accumulations de battements, son cœur tambourinait incessamment, demandant la permission de sortir, sa peau a également adopté une couleur bien plus amusante que l'originale. Dans ce restaurant de luxe, bien que la décoration et les vêtements soient similaires, le groupe d'étudiants était exposé à un éventail de couleurs pour les carnations des consommateurs. Il ricana bêtement.

OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant