M.I.A - Paper planes.
- Mon ange, il est l'heure de se lever, me murmura une voix familière, calme et douce.
Sa voix avait le don de m'apaiser même lorsque je savais pertinemment que la raison de ces murmures était pour m'emmener à un endroit digne de l'enfer. Je resserrai mes doigts sur mon drap, lui montrant subtilement mon désaccord. Je ne voulais pas y aller, je ne voulais pas subir, une fois de plus, ces moqueries qui fusaient de droite à gauche pour m'enfoncer, ces phrases contenant des insultes aussi énormes que la stupidité de certains, des menaces de mort car apparemment, ce n'était qu'en me foutant en l'air que j'allais rendre les gens heureux, et non autrement. Et plus ses dires se répétaient, plus je me laissais convaincre que ce moyen de débarras n'était pas si atroce que cela, il serait même bénéfique, pour moi comme pour eux. Mais je ne voulais surtout pas briser ma mère en mille morceaux, d'autant plus que ma petite sœur est passée par là. Elle aussi, était victime de nombreuses moqueries qui ne cessaient jamais de surgir, par textos, lettres, mots envoyés en cours, accrochés sur son casier, partout. Elle était beaucoup plus sensible et jeune que moi, cette vague de méchancetés constantes n'étaient plus supportables pour elle.
Ma mère voyait que je ne bougeais toujours pas, je l'entendis soupirer et sentis son souffle s'écraser contre ma tempe, ses mains se posèrent sur mes épaules et elle me les massèrent tranquillement.
- Fais-moi plaisir... Je sais que c'est difficile pour toi, mais fais-le pour moi, je te promets que tout ira pour le mieux. Je fais de mon possible pour trouver une nouvelle école pour toi, mais elles sont toutes trop loin et tu sais que je ne peux pas t'accompagner...
Son ton plaintif m'attendrissait à chaque fois et me démunissait de toute sorte de défense. Je ne pouvais rien lui dire, rien répondre. Je savais très bien qu'elle se tuait pour avoir assez d'argent pour déménager, qu'après le travail, en pleine nuit, elle faisait mille et une recherches pour me trouver une nouvelle école à proximité d'une de nos futures maisons, si nous sommes acceptés, bien évidemment. Tous les jours, en allant dans la cuisine, je voyais le frigo recouvert de plusieurs post-it où des noms de villes étaient écrits en gros avec, en-dessous, plusieurs noms d'écoles, et la plupart d'entre eux étaient barrés au marqueur rouge. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour tout ce qu'elle faisait pour moi. Malheureusement, elle n'avait pas pris ces précautions avec ma sœur, cette dernière ne lui parlait jamais, elle pensait que ses humeurs changeantes étaient dues à la crise d'adolescence, à ses cycles menstruels, mais jamais elle n'aurait cru que sa dégradation mentale était à cause du harcèlement jusqu'à ce qu'elle la retrouve pendue dans le garage.
Elle avait vraiment du courage pour fuir, mais pas assez pour parler. Si elle m'avait parlé, j'aurais pu l'aider. Malheureusement, le mal a été fait.
Je mis un moment pour me relever, je tenais à me préparer psychologiquement pour encaisser toute cette violence verbale quotidienne. A force, je m'en foutais, un peu, mais l'impact de leurs paroles était toujours aussi dur. Un jour, je m'endurcirai !
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Oxymore
FanfictionOxymore, jeune surdoué psychopathe aux lubies étranges. Sin, redoublant homosexuel, jaloux, possessif et borné. Opium, cadet toxicomane, solitaire et discret. Einsam, rat de la bibliothèque, intimidé depuis son entrée dans sa première école, fils un...