Chapitre trente-quatre.

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COLDPLAY - Spies.














- Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?

- On s'est bien reposé quelques jours ici. Il faut passer aux    choses sérieuses, il nous faut de l'argent pour survivre, on ne va    pas compter sur nos économies pour subvenir à nos besoins encore    un moment.

- On reste combien de temps ici ?

- Arrête de poser trop de questions inutiles. Il faut vivre    l'instant présent, Liam.














Ne s'étant pas habitué à cette nouvelle identité, Einsam ne    put s'empêcher de grimacer discrètement en jetant un bref regard    au locuteur qui n'était autre qu'Oxymore qui a réuni une fois de    plus les quatre garçons ainsi que la jeune femme, perdue dans    l'énumération de ses plans aussi tordus les uns que les autres.    Elle décrochait à chaque monologue qu'il entamait, qu'il répétait    sans cesse pour que chaque mot s'ancre dans la tête des apprentis,    elle baillait toutes les trois minutes, elle fermait ses yeux pour    les rouvrir après avoir baillé, elle maintenait sa tête à l'aide    de la paume de sa main pour ne pas s'étaler sur la table et    s'endormir, elle était ennuyée, son présumé frère également,    mais il faisait avec. Ils ressentaient tous l'envie de bailler    jusqu'à s'en décrocher la mâchoire, mais ils pinçaient leurs    lèvres pour ne pas faire preuve d'irrespect envers le plus jeune.

















Luiseva parvenait à rester éveillé à cause des paroles    sanglantes et choquantes qu'il pouvait dire, rien qu'en l'écoutant    parler, c'était suffisant pour ne pas s'endormir pendant des jours.    Les yeux écarquillés, les sourcils haussés, haletant, la gorge    sèche et nouée, le blondinet écoutait attentivement son    partenaire de crimes malgré lui.














Une cigarette dans le bec, les    bras croisés contre son torse, l'air sceptique et absent, Opium    restait lui-même dans n'importe quelle situation, mais il devint    tout ouïe à l'entente de son mot préféré : drogue. Il    finit même par recracher le cylindre embrasé pour se concentrer    sur les mots de son ami, souriant. C'était une des premières fois    que le groupe entier voyait le basané sourire de cette façon.














Une    tête collée à la table, des ronflements presque inaudibles    perturbant les plus proches de cette source de bruits, des cheveux    châtains repeignant le bois de la table et des bras tatoués    croisés sous une tête blessée et creusée par la haine, cela ne    pouvait être que Sin. Avec l'habitude, Oxymore ignorait totalement le sommeil de l'aîné qui, en revanche, s'annonçait dérangeant pour lui et le groupe, dus aux grognements qu'il pouvait émettre.














Et ce regard constamment inquiet, mais cet    air dédaigneux incollable, presque hautain qu'il exposait souvent    alors qu'il était loin d'avoir des choses que son groupe n'avait pas,    il était simplement égal à eux, tout cela appartenait à Einsam.














Ces sourcils constamment froncés, ce corps si peu de fois recouvert    et ce crâne bourré d'idées, il n'y avait aucune question à se    poser, réfléchir n'était pas nécessaire. Chacun avait son air à    lui, ses petites habitudes, sa personnalité, ils étaient tous    différents... Mais ils avaient tous un point commun aux yeux des    autres : ils étaient détestables.


















OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant