Chapitre trente-sept.

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ZAYN – Pillow Talk





Le soleil se faisait désirer, même si la grande aiguille n'avait pas encore franchi le chiffre six ; le sommeil aussi. Il jonglait parmi les multiples sites internet qu'il visitait, il résistait en s'arrachant les cheveux, il ne remarquait même pas les mêmes articles qu'il a croisés et recroisés quelques heures plus tôt... Il en était à son cinquième café, et il devenait complètement fou. Il fabulait en se parlant à lui-même, la folie s'accroissait toujours plus avec les litres de café qu'il ingurgitait sans réaliser ce qu'il faisait. Wikipédia et autres sites connus contenant de potentielles informations principalement sur des personnalités le gardaient hors de son lit douillet qu'il réclamait depuis maintenant de nombreuses heures. Il décortiquait la moindre information sur ce qu'il cherchait sans relâche, il lisait des articles français alors qu'il ne connaissait pas un mot de cette langue complexe, gorgeant de beauté pour les étrangers et de vulgarités pour les adeptes. Leur accent était compliqué à comprendre et à imiter, il l'a particulièrement remarqué en visionnant quelques interviews où des francophones s'exprimaient, il n'a pas voulu en savoir plus. Ce dernier était tiraillé, pris au piège par un dilemme : devait-il continuer ou bien arrêter et aller se coucher, se reposer avant que la démence ne se fasse plus imposante ?







Grâce à cette nuit, James était incollable sur la ville lumière, connaissait sa superficie, nombre d'habitants par arrondissement, connaissait également la banlieue parisienne comme s'il avait déjà vécu là-bas. Il connaissait un peu trop de choses à son sujet, plus que sa patelin.







Pour se faciliter la tâche, le jeune Britannique tapa le nom de sa source d'intrigue et d'insomnie : « Oxymore », tout seul, sans rien à côté, juste son prénom. Premièrement, il tomba sur les définitions de cette figure de style, mais en survolant les pages, franchissant difficilement la vingtième, le lien d'un blog l'attira à travers ses yeux bruns fatigués. Un profil Ask. Il y avait une photo de lui, prise de profil, la qualité laissait à désirer, les couleurs de fond étaient chaudes tandis qu'il rapportait une touche de monotonie à cause de son costume ébène ; il souriait discrètement, comme s'il se retenait de rire, un petit sourire coquin. C'est la première fois qu'il vit une photo aussi jolie de lui. Surpassant la photo de son profil, James tomba sur une flopée de questions qui se ressemblaient toutes par rapport au contenu, le même fond mais une forme différente. Des insultes, des menaces de mort, des remarques blessantes, et pourtant, ses réponses étaient les mêmes. « Lu et approuvé ». Chaque mot lui apporta un pincement au cœur, ses réponses davantage. Empathique, il prit son courage à deux mains pour lui rédiger quelques lignes rassurantes.. Il n'était disposé que de trois cents caractères, il se devait d'écourter ses excuses même s'il avait beaucoup de choses sur le cœur.







- «  Bonjour, ou bonsoir, Oxymore... Je ne sais pas si tu tomberas sur ce message, je ne sais pas si tu es réellement mort non plus, mais je suis désolé pour toi. Pour tout ce que l'on t'a fait subir, je suis désolé pour tes amis aussi. Personne ne mérite ça, encore moins vous. »

OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant