Halsey - Ghost.
Sin et Oxymore dans la même chambre, Opium et Gemma réunis, puis Luiseva accompagné d'Einsam, les choix des duos étaient rudes selon leurs affinités. Une nouvelle guerre entre la France et l'Angleterre a éclaté dans le petit appartement de l'aînée, en pleine nuit. Oxymore s'est senti obligé de faire une concession qu'il a fini par regretter amèrement. Quelques caresses apportées, çà et là, des négations ajoutées, mais de grandes ignorances en guise de réponse, il était pris au piège. Le Britannique ne pouvait plus s'empêcher d'empiéter dans l'intimité de son meilleur ennemi. Il pensait qu'il avait le droit, qu'il avait la permission, qu'il était tout permis avec lui suite à leur baiser langoureusement échangé. Ses mains se baladaient le long de son corps, de son dos, de ses hanches. Il ne pouvait pas nier qu'une vague de frisson ait assailli son épiderme, que certains de ses touchers fébriles ont ébranlé son organisme. Harry était indigné, Edward béant puis Dix-huit en voulait toujours plus, il le poussait à se laisser faire. Trop de manipulation pouvait lui être nocif, mais on l'empêchait de mesurer consciencieusement la gravité des faits. Il se sentait tout simplement utilisé, et il ne supportait pas cela. Comme si on l'avait attaché et forcé à regarder, à subir ce qu'on lui affligeait. Des choses malsaines.
Les retrouvailles matinales étaient tout aussi silencieuses et tendues que la veille. Les nouveaux arrivants restaient dans leurs coins, comme d'habitude, leurs espaces vitaux étaient respectés. Rien ne changeait, au fond, peu importe l'endroit. Einsam préparait le petit déjeuner, étant donné que personne ne se portait volontaire pour le faire à sa place ou l'aider, Opium fumait en admirant Paris sous le lever du soleil, Luiseva regardait les autres faire, puis les deux retardataires étaient encore au lit. A discuter. Sin et Oxymore ne discutaient pas, à vrai dire, Sin parlait à Oxymore, et il l'écoutait. C'était étrange, d'écouter réellement les gens.
Sa vie traversait l'oreille du plus jeune puis ressortait aussitôt par l'autre. Un flot de paroles sans fin qu'il pensait contrôler, qu'il s'était promis de déverser avec modération que le brun ne comptait plus sous ce tsunami incessant. Face au prologue, il était parfaitement concentré et lui léguait toute son attention. Oxymore répétait le moindre de ses mots dans sa tête, décortiquait ses phrases dont le tiers détenait un sens particulier, il lisait entre les lignes que Sin n'a jamais sues écrire mais qu'il tenait à rédiger. Vainement. Il les dressait pour lui. Mais il parlait tellement qu'il se croirait dans son cours de SVT, avec Mme Blanchet, une des pires professeures du lycée. Les enseignantes dans son lycée étaient réputées pour avoir un certain charme, un certain charisme, mais cette femme aigrie était l'exception qui confirme la règle par excellence. Les élèves partaient presque en dépression lorsqu'ils apprenaient que cette abomination ressortant tout droit des flammes de l'enfer allait les accompagner pendant plus de dix mois. Mais au fond, Oxymore l'appréciait, il était informé de toute sa vie, il savait pourquoi elle se comportait comme une mégère insensible, pourquoi cette prise de poids colossale était la cible principale des moqueries des étudiants, pourquoi elle formait une forteresse de classeurs lors des manipulations ou évaluations, elle ne se contentait pas de bosser comme elle le prétendait à chaque fois qu'un élève avait l'audace de relever la tête pour percer le mystère. C'est en connaissant son histoire qu'il a su déceler ses faiblesses et lui apporter une once d'affection. Puis, c'était drôle de voir ses ennemis se faire lyncher devant le reste de la classe. Malgré sa mauvaise humeur contagieuse, Mme Blanchet était bavarde. Très bavarde. Elle racontait son passé à l'armée, ses conquêtes, voire ses ébats sexuels qui ont fini par conduire deux élèves dans un autre établissement scolaire à des kilomètres de leurs maisons. C'était rare, et heureusement. A défaut d'enseigner la reproduction, inclure ses propres expériences était fortement déconseillé pour le bien des étudiants, leur prétendue innocence et pureté qu'ils n'ont pas pu saluer une dernière fois. Comparer ses élèves était aussi une des activités préférées de Mme Blanchet, afin de dévaloriser, sous-estimer et enfoncer les jeunes lycéens, que ceux qui les ont précédés étaient largement plus compétents que ceux qu'elle se coltine. Un vrai moulin à paroles déprimant. Personne ne prenait plaisir à l'écouter, elle entamait des monologues sans fin. Oxymore prenait des notes, les assemblait. Le tout formait l'historique de sa vie, elle se dévoilait toute seule. Eh bien, avec Sin, c'était la même chose : il parlait à ne plus en finir, il avait besoin de désaltérer ses interlocuteurs de faits le concernant, la plupart tragiques, mais il se répétait et savait déjà tout sur lui sans qu'il ait eu le besoin d'ouvrir la bouche.
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Oxymore
FanfictionOxymore, jeune surdoué psychopathe aux lubies étranges. Sin, redoublant homosexuel, jaloux, possessif et borné. Opium, cadet toxicomane, solitaire et discret. Einsam, rat de la bibliothèque, intimidé depuis son entrée dans sa première école, fils un...