Chapitre huit.

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Mélanie Martinez - Carousel




La fenêtre est-elle fermée ? Oui, elle l'est, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Et l'échelle ? Elle est placée correctement, tout va bien... Quant au volet ? Il n'est pas fermé, c'est impossible, il faut impérativement le fermer. Le soleil s'est couché il y a long moment, les cours ont touché à leur fin depuis de nombreuses heures. Les appels manqués et messages non lus sont aussi nombreux que les heures d'absence du bouclé en cours, tout comme pour le châtain... Il sommeillait tranquillement dans la peur, son estomac se tordait dès que son cerveau lui faisait rappeler qu'il était séquestré par Oxymore malgré lui. Allongé sur le bois le maintenant hors du vide, cette fois-ci, ses jambes étaient temporairement inutilisables, tout comme ses bras, tout comme le reste de ses membres, il était incapable d'entendre, de parler, d'ouvrir les yeux... La seule possibilité qui lui était à disposition était la pensée, or la force qui lui restait était infime. La chute était trop forte, trop brutale, trop violente, trop dangereuse, il aurait pu se casser une jambe, un bras, il aurait pu mourir, vu la hauteur qui le séparait du vide, mais il ne l'a pas poussé assez fort pour que la mort le gagne, il ne l'a pas assez orienté vers la route pour que la vie s'échappe de lui.




Et pourtant, tout cela était prévu.



La fenêtre est-elle toujours fermée ?




Le grand brun se rua vers son ami, qu'il toucha telle une poupée en porcelaine, comme si au moindre appui sa peau se craquellerait, comme si la vie du châtain menaçait de s'éteindre dès que l'extrémité des doigts du protagoniste s'enfoncerait dans sa peau. L'image du corps inconscient du cadet resta ancré dans la tête d'Oxymore, c'était si beau de voir un corps ainsi. Le summum serait de le voir sans vie, que son âme nourrisse la sienne, que sa bonne humeur le regagne en sentant que les battements de son cœur se feraient inexistants. Il continua de le toucher avec toute la douceur qu'il était capable de fournir pour un homme qu'il détestait et à la fois appréciait, sa peau était douce, même si la repousse de certains poils au niveau des joues et du menton le piquait très légèrement. Sa joue frôla la sienne, son torse s'écrasa contre le sien, ses jambes encadrèrent les hanches de l'inconscient, son front se colla au sien, ses mains maintinrent son faciès aux traits détendus, ses lèvres s'humidifièrent, s'hydratèrent, scintillantes par la salive qu'il laissa reposer sur la peau de ses lippes, son regard se concentra sur lui, seulement lui, il continuait de le toucher avec douceur. Son cou devint sa source de chaleur et de paradis pour son odorat, malgré son état critique, il pouvait humer une odeur assez prononcée de menthe, ce fut un bonheur pour lui, son parfum préféré... 




Contre sa poitrine joliment sculptée, recouverte par un simple t-shirt noir, certains battements de cœur reprirent leur cours avec ceux du concerné, leurs battements formèrent une symphonie pour eux seuls, ils battaient en totale harmonie, sa poitrine se sentit heurtée par eux, sa solitude s'écrasa aussi violemment qu'Einsam, qui papillonna des paupières, pour enfin tomber nez à nez avec le frisé qui depuis tout ce temps, n'a pas cligné des yeux une seule fois, afin de rester concentré sur celui-ci. Ses lèvres n'eurent pas le temps de s'entrouvrir afin de s'exclamer, elles firent aussitôt recouvertes par la main du benjamin qui propulsa davantage de force dans ses gestes, il rejeta tout son poids contre son corps pour l'empêcher de se débattre. Au bout de plusieurs secondes de silence étouffé, Oxymore décolla sa grande main de sa bouche. 

OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant