Chapitre deux.

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ZAIN MALIK - No type.



Les oiseaux l'aidaient à s'endormir, les gazouillements retentissaient à travers sa fenêtre, le peu de rayons que le soleil nous offrait ce mois glacial. L'encre ancrée, la peau froide devenue chaude. L'encre ancrée sur sa peau froide devenue chaude. L'encre ancrée sur sa peau froide devenue chaude qui se plissait, ces plis qui prouvaient ses mouvements incessants. Ces mouvements incessants qui prouvaient son réveil. Son réveil qui assombrissait sa vision de voir les choses. La mauvaise humeur était présente pour le réveiller calmement. Les pieds au sol, il se leva, les yeux mi-clos, encore paralysés par la fatigue. Cette petite lueur tout de même aveuglante accentuait son énervement. Il était prêt à mettre un bon crochet du droit à quiconque, il était prêt à hurler jusqu'à recracher ses tripes, ses entrailles, mais il n'en avait pas la force, pour l'instant. Ça y est, il était debout, sa tête tournait, tout ce qu'il voyait s'embrouillait, se mélangeait, c'était trouble. Il n'aurait pas dû, mais les moments qu'il a récemment vécus, partagés, étaient si grandioses et jouissifs, qu'il en rêvait encore. Rien qu'à la pensée de cet événement pire qu'excitant, il resserra sa main sur son entrejambe, qui, depuis un bon moment, était sacrément imposante. Il ne devait pas penser à de telles choses à son propos, pas maintenant, pas lui. Le tatoué se regardait, fixait son reflet à travers la glace qu'il confrontait, il explorait la moindre partie de son corps avec une certaine concentration, malgré son étourdissement. Ses cheveux étaient indomptables, comment faisait-il pour les coiffer en peu de temps ? Ses yeux restaient à moitié fermés, comment faisait-il pour les garder ouverts toute une journée ? Son corps était paralysé, comment faisait-il pour bouger avec facilité ? Il était lui, comment faisait-il ? L'étudiant restait un moment immobile, l'instant de plusieurs secondes sans qu'il réalise ce qu'il était en train de faire, comme si son âme s'était éclipsée un court instant. Une voix féminine le réveilla.





- Chéri... Oh ! Tu es déjà debout, viens donc prendre ton petit déjeuner.





Il était dix heures, il ne s'est jamais levé aussitôt un week-end. L'heure qu'affichait son réveil lui a fait écarquiller les yeux, c'était comme un exploit, il ne s'en remettait pas. Comme tous les matins, le zigue de vingt ans dévalait les escaliers mollement, laissant retomber ses pieds à chaque marche qu'il touchait lourdement, se tenant fermement à la rampe, le regard vide. D'un côté, ça l'amusait très légèrement de descendre les marches tel un enfant, il était habitué à se déplacer comme cela. Cela lui faisait rappeler son enfance, l'énervement qu'il apportait à chaque fois lorsqu'il créait un boucan pas possible juste pour tester les limites de ses parents, son jeu préféré était d'énerver ses parents, et il y gagnait tout le temps : il était toujours puni ou fessé. S'il ne recevait rien, il avait perdu. Et c'est au bout de plusieurs mois que ses parents ont compris la raison de son changement de comportement, ils avaient arrêté de réagir aussi négativement, comme leur enfant le voulait. Cela le rendait complètement fou, hystérique, il avait même mis le feu dans sa propre chambre pour que ses parents reprennent le jeu au sérieux, au lieu d'ignorer tout ce qu'il faisait, il avait étranglé leur chat, cuit leur oiseau, jeté leurs cartes de crédit, les avait données, avait même insulté et menacé sa professeure en précisant que son comportement était celui de ses parents qui avait déteint sur lui. Le pire a été commis dans la chambre des amoureux. Son jeu avait une règle de plus : comment les parents allaient-ils arrêter le cursus meurtrier ?





Lame sous la gorge, lame qui glisse, sang qui s'écoule, vie qui défile.



OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant