Chapitre trente-et-un.

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Lana Del Rey - Backfire

















Quatre portables. Un pour appeler, un pour espionner ses amis, voire des inconnus, un pour échanger un minimum avec ses proches, et un autre qui ne lui servait à rien pour le moment, mais il le gardait au cas où un des trois rencontrerait un problème. Chacun d'eux gisait sur son lit et il les regardait depuis un bon quart d'heure, minutieusement, les bras croisés contre son torse, à ne rien faire d'autre que de virer ses grands yeux verts fatigués de droite à gauche. Lui aussi ignorait pourquoi il restait des minutes entières à fixer ses appareils comme s'il avait peur qu'ils ne s'échappent.

















- Pourquoi il ne les détruit pas ?

- Je n'en sais rien... Il me fait bailler. Je me serais déjà endormi. Allez, faites quelque chose pour le réveiller.

- Si on savait comment, on ne serait pas là à discuter comme des cons.

















L'un des téléphones vibra et afficha le numéro de Svetlana. Ses yeux s'écarquillèrent et son estomac se tordit dans tous les sens. Il ne fallait pas perdre son sang-froid, il ne fallait surtout pas montrer une quelconque trace de vie en rejetant l'appel. La faible sonnerie stridente apportant une once de vie dans la pièce silencieuse comme un cimetière le dérangeait de plus en plus, la seule idée qui lui vint en tête était d'étouffer la petite musique en posant un oreiller sur le responsable. Svetlana comprit qu'elle n'allait jamais tomber sur une voix susceptible de l'aider dans sa quête menée par Lyah et James, alors elle raccrocha, laissant rapidement tomber cette affaire qui à première entente, avait l'air palpitante et plutôt facile à boucler. Elle sentait déjà la déception la submerger et était déjà prête à baisser les bras. Un ricanement retentit dans ses propres oreilles. Quelle conne. Elle avait tellement de fierté qu'elle a tout de même retenté sa chance en rappelant, une fois, deux fois, et puis une troisième fois. Elle abandonna pour de bon. Un nouvel échec fut semé par les apprentis détectives alors que ce fut une nouvelle victoire pour le protagoniste qui se délectait tranquillement de leur défaite. S'il détruisait son téléphone tout de suite, ils allaient comprendre que ce geste a été tout bonnement improvisé par le fautif alors il restait toujours immobile devant ses quatre téléphones dans l'espoir de trouver une idée lumineuse pour maintenir cette rumeur debout. Bien que difficile à maintenir crédible sans se faire repérer par quelqu'un, Oxymore fût persuadé qu'il allait atteindre son objectif à temps sans rencontrer d'obstacles fatals, à gérer la situation. Ils étaient couverts par la France, alors que les policiers cherchaient sans résultat en Grande-Bretagne. Un nouvel appel entrant fit sursauter le metteur en scène : c'était James qui a pris la relève. James lui était peu connu, ils ne se fréquentaient jamais, c'était plutôt Opium qui s'en chargeait ; quoique, les seuls moments où ils étaient proches étaient durant ces maigres quarts d'heures de détente que leur offrait l'établissement. Malgré ce temps insuffisant que les deux étudiants tentaient de profiter pleinement, le brun se faisait toujours retenir par le chef de gangue. Alors James et Opium faisaient de leur mieux pour garder contact avant qu'Oxymore ne décide de leur faire couper les ponts.

















La sonnerie perçante résonna dans toute la pièce, jusqu'à ce qu'elle s'interrompe : il a rapidement abandonné.














- Il craint. Je pensais qu'Opium traînait avec des gens mieux que ça. Je suis déçu.

- Il lui vole des clopes, c'est pour ça qu'il traîne avec lui. C'est un radin de première catégorie.

OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant