Chapitre dix-neuf.

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Imagine Dragons - Radioactive.




Trois jours.




Trois heures trois de l'après-midi. Chacun chez soi, à se reposer tranquillement, à s'évader l'instant de quelques heures, oublier tous ces problèmes qui s'accumulaient au fur et à mesure à cause du benjamin qui entraînait chacun de ses acolytes dans des situations aussi périlleuses les unes que les autres. Les garçons étaient tous libérés temporairement... Sauf Oxymore, qui lui, occupait la chambre de Luiseva, et lui-même. Sa présence ne le dérangeait aucunement, mais le fait que la literie de celui-ci soit complètement imbibée d'encre de pratiquement toutes les couleurs, principalement de noir et le rouge le tourneboulait... Mais au moins, une vraie présence, une vraie personne remplissait la pièce, ça ne pouvait lui faire que du bien, même s'il a passé le reste de la nuit à griffonner sur son bloc-notes. Pendant des heures entières, il est resté enraciné sur ce matelas reposant aux côtés du lit de l'irlandais , il ne l'a pas vu se lever une seule fois depuis sa venue, il ne l'a pas regardé une seule fois non plus. Rien de tout ça. Seul un ses feuilles comptaient. Alors qu'il contemplait son invité, l'air passif, il sursauta à la sensation soudaine d'une dizaine de vibrations l'attaquant au niveau de sa cuisse.




- Oui... ? Demanda-t-il, timidement.

- Luiseva ? T'as pas vu Oxymore ?

- Euh, je...






Le blond se retourna en direction du concerné supposé porté disparu, confus. Afin d'avoir la permission de celui-ci, il le regarda d'un air interrogatif, la tête inclinée sur le côté, mais il eut aussitôt sa réponse après l'avoir regardé furtivement dans les yeux. Son regard lui glaça le sang en un rien de temps, il le tétanisa, comme une décharge électrique. Il n'avait même pas besoin de lui demander de vive voix, en collant son téléphone contre son torse peu sculpté afin de pas se faire entendre par le deuxième garçon ou de lui adresser un quelconque signe pour avoir sa réponse. Puis il reprit sa conversation téléphonique avec le châtain, tentant de paraître serein par le biais de sa voix faussement posée.




- Non... La dernière personne l'ayant vu a été Sin... Après, plus rien, désolé...






Ça sonnait tellement faux... Il a toujours été un mauvais acteur, il sentait aussi la peur l'envahir, prendre possession de son corps. Il s'attendait déjà à ce que le cadet le contredise et le sermonne, lui reprochant l'énorme mensonge qu'il lui a déclaré. Il s'apprêtait déjà à revenir sur ses mots afin de les modifier. Mais une petite lueur d'espoir lui affirmait qu'Einsam ne verrait que du feu. Le long silence frustra le cadet. Son souffle s'accéléra, son cœur doubla la vitesse de ses battements, il sentit son organe vital taper contre sa poitrine déjà incapable de supporter ses nombreux coups incessants, presque provocateurs. Là, il se sentit vivant, mais tant de précipitations manquèrent de rendre le blondinet inconscient. Ce n'était pas en tuant une ou deux personnes que cette dose d'adrénaline le prendrait, il fallait vraiment être dérangé mentalement pour être satisfait de retirer la vie de quelqu'un, sans remords. L'anxiété de celui-ci fascina presque son convive, son attention fut entièrement par captivée. C'est pourquoi le bouclé se leva de son emplacement, toujours aussi taché par l'encre qu'il a laissé échapper de ces quatre stylos à plume durant la nuit, il prit le téléphone de l'hôte, le colla contre son oreille, puis se rapprocha peu à peu de Luiseva, lui, pétrifié. Que ça soit par le grand brun en face de lui que par le mensonge qu'il lâchait avec peu d'assurance.






- Non, il n'est pas là, grogna le benjamin, un sourire vicieux suspendu aux lèvres, quelques traces de stylo effacées sur le bas de sa lippe.






OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant