Oxymore

Chapitre un.

LANA DEL REY - West Coast

Le bouclé écrivait à vive allure sur un de ses nombreux carnets, il a entamé son neuvième dans le même mois. Il ne pouvait pas s'empêcher d'écrire, son genre d'écrit variait entre une liste de courses à un texte argumentatif sur les sujets les plus futiles qu'ils soient. Et là, Oxymore s'inspirait de son cours de philosophie pour traiter son sujet d'écriture. Il ne pouvait plus s'arrêter, il était complètement accro. Enfermé dans sa bulle. Les pages doublaient, se remplissaient immédiatement d'encre noire. Sur les premières pages, son écriture nous laissait penser qu'il était doué dans la calligraphie, puis au fur et à mesure des pages qui augmentaient, son écriture était moins soignée, on aurait dit des lignes droites avec quelques ondulations, quelques points, quelques traits, c'était complètement incompréhensible.

Le blond dessinait, faisait semblant de comprendre le cours qu'il détestait le plus. C'était trop compliqué pour lui. 

Le châtain, lui aussi, gribouillait très rapidement sur son cahier de cours. Il faisait tout pour avoir des A plus, il tentait d'être bien vu par les autres, surtout par les professeurs. Qu'il soit un surdoué ou un vrai cancre, il sera toujours aussi détesté, tout le monde pouvait trouver quelque chose de négatif chez quelqu'un. Einsam a commencé à s'intéresser petit à petit au cours. Et maintenant, il est devenu adepte de cette matière, il avait pris le goût de l'étude. Le jeune homme adorait satisfaire sa mère en lui ramenant régulièrement de bonnes notes, lui montrer qu'à travers les problèmes et le malheur, il voyait un bon avenir, il était persuadé de réussir dans la vie, contrairement à ceux qui s'en prenaient à lui jusqu'à leur mort. Le protagoniste était le cerveau du groupe, du moins, il le pensait.

Le mécheux dormait, encore une fois. Tête la première contre son bloc-notes, les mains occupant l'intégralité de sa table, il ne se gênait pas pour montrer le peu d'intérêt qu'il portait au cours qui défilait aussi lentement que le débit de parole de ce vieux Freeman. D'ailleurs, n'était-il pas censé prendre sa retraite, celui-là ? Il avait l'air tellement fragile et vieux, que l'on avait l'impression qu'il pouvait avoir une crise cardiaque à n'importe quel moment du cours. Pourtant, il n'avait que soixante ans. Et quand il se mettait à tousser durant de longues secondes, tout le monde retenait sa respiration, certaines personnes se levaient et se dirigeaient vers lui en lui tapotant le dos, l'obligeant à s'asseoir. Le vieil homme jetait quelques regards vers le Britannique pure souche en laissant échapper un long soupir qui montrait à tous les élèves son exaspération. Les lycéens étaient eux aussi désespérés, surtout par Sin qui était pire qu'un paresseux, mais ils ne comprenaient pas sa maladie, enfin, ils ne cherchaient pas à comprendre non plus. Ce cours était une prise massive de somnifères, accompagnée par un bon verre d'alcool, des litres d'alcool et tous les types. D'autres ont inconsciemment rejoint les bras de Morphée, il devait en avoir du boulot.

Le basané regardait autour de lui en se pinçant les lèvres. Ses bras étaient faisaient barrage pour dissimuler son petit trafic à lui tout seul . Avec la carte de la cantine, il rassemblait cette traînée de neige susceptible de rendre chaque consommateur dépendant, cette neige que l'on préférait sentir dans la narine plutôt que sur la langue ou dans les mains. Opium rapprochait son visage de la table puis aspira un bon coup. En un laps de temps, il a pu faire le tour du monde, même des mondes féeriques ont été visités. Il avait juste envie de hurler, sauter sur la table, puis retirer ses vêtements en s'exclamant Monsieur Freeman, votre cours est à chier ! L'envie de se défouler se faisait autant ressentir que le manque imminent de cocaïne.