Chapitre six.

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FEDER- Goodbye ft. Lyse




Une traînée de boucles brunes gisait sur le sol, personne ne se doutait de leur provenance ainsi que la raison de leur présence, on ne savait pas qui avait fait cela, mais vu le nombre, et l'organisation, c'était volontaire. Tous ces cheveux avaient l'air de nous dire quelque chose, ils avaient l'air de nous indiquer un chemin précis, l'un suivait l'autre, et ainsi de suite, c'était droit, et malgré le bazar mis suite à cet incident, la pièce restait propre. En suivant ces indications, on tombait sur un homme qui paraissait banal de dos, dans sa chambre, à moitié nu, on ne savait pas trop ce qu'il faisait là, lui non plus paraissait ignorer la réponse. Sans savoir, il fit les cent pas dans la chambre, un simple boxer ébène le gardait un minimum au chaud, les mains presque enracinées dans sa crinière ébouriffée et moins volumineuse, il semblait perdu. Pensif, tourmenté, mélancolique, son visage était recouvert par les quelques boucles qui lui restaient sur le devant. Dans un élan de folie, le jeune homme poussa un cri de rage qui lui coupa nettement la voix, il tenta malgré tout de se reprendre mais en vain. Ses poings embrassèrent fougueusement le premier mur qu'il croisa, ensuite le bois de son armoire, puis un autre bois provenant de sa porte, sur laquelle plusieurs traces de sang la repeignèrent. Il était cinq heures du matin, bientôt six, il faisait encore sombre, l'obscurité s'exposant panoramiquent aux prunelles avides de violence nourrissait malgré elle le protagoniste. Il faisait horriblement froid pour un matin de janvier, trop froid pour qu'une personne comme Oxymore ose rester en sous-vêtements sans rien dessus, mais il s'en fichait du froid, il adorait cela, cela lui faisait rappeler son caractère.




Le sang se mélangeait à la poussière, chaque goutte noyait la horde de particules sans pitié. Le bois, le mur, furent repeints à moitié, et les draps, quant à eux, étaient trempés par un autre liquide plus limpide : des larmes. Une larme de haine, une larme de rage, une larme de tristesse, une larme de dégoût, et pour contraster ce violent torrent, une larme de bonheur. Puis toutes les autres restèrent les mêmes. Il se mit à pleurer soudainement de joie. Se blesser l'avait manqué, sentir ses os se broyer contre un objet quelconque le soulageait tellement que cette soudaine retrouvaille l'a ému, ses larmes se multiplièrent, elles exprimaient de la nostalgie envers ces doux souvenirs qui le hantèrent subitement. Il se souvenait de cette fois où il a réussi à briser une fenêtre du premier coup, après avoir vu que l'animal aux yeux perçants qui lui rendait visite quotidiennement a fini écrasé juste en face de chez lui, et cet accident a été volontaire, vu qu'un mot scotché occupait la porte de sa résidence. Quelqu'un cherchait à lui faire du mal. L'amertume le gagna, cette fois-ci, Oxymore eut l'impression d'être dans un manège à sensations, toutes les émotions qu'il pouvait exprimer se faisaient ressentir à tour de rôle, et de façon très violente. Les larmes étaient tellement torrentielles que la blonde, qui occupait depuis plusieurs années de cela le rôle de mère, s'interposa dans sa crise. Le voir une fois de plus dans un tel état, dans un décor sanglant lui brisa le cœur, chose qu'il était habitué à faire. Voir cette faible inondation le border, que cette lignée de mèches était belle et bien sienne lui donna le tournis. Ses genoux épousèrent le sol, son âme la quitta presque, abasourdie, ses longs cheveux dorés recouvrirent son visage aux traits tirés sous la tristesse et la fatigue. France prit plusieurs secondes pour venir rejoindre son fils, ses mains se perdant dans les quelques boucles qu'il lui restait, sa voix finit par résonner dans sa tête envahie par des pensées et envies aussi sombres les unes que les autres. Mais ce n'était pas le ton rassurant de la jeune mère qui allait changer quelque chose, ni ses baisers déposés çà et là, ni ses petites phrases qu'une maman dirait à son enfant en bas âge pour le rassurer. Il resta immobile, ignorant les petites attentions que lui apportait la trentenaire avant de se débattre comme un diable. Il n'avait pas besoin d'aide, il n'avait pas besoin d'elle. Surtout si son cas n'était pas mieux que le sien.

OxymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant