Chapitre 3

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Les escaliers montent et descendent. Je prends évidemment la descente et dévale les marches de peur que la voix de la chambre ne remarque l'absence de son coupe-papier et qu'elle cherche la personne prénommée Cali. L'escalier est en colimaçon et il est entièrement en pierre, des marches aux murs.

Je compte chaque porte que je croise pour évaluer l'étage auquel je me trouve, après avoir descendu 5 étages, je commence à en avoir assez de cette ambiance froide et grise, alors je m'arrête devant la porte, place mon oreille sur ladite porte et j'écoute. Il n'y a pas de bruit. Je passe la porte et me retrouve dans un couloir beaucoup plus ornementé et plus majestueux. Le parquet est en acajou ciré, il paraît si brillant que je pourrais manger dessus. Je me dirige vers la gauche et explore. Cette fois, je croise quelques personnes qui me regardent en coin, mais on ne m'adresse pas la parole. Je suppose que ces gens jugent ma tenue et mon aspect négligé. Je pars à la recherche des cuisines pour trouver une pierre à aiguiser et par la même occasion des couteaux. Essayer de trouver l'armurerie me paraît plus risqué et elle doit être surveillée par des gardes alors que seuls les domestiques passent par les cuisines. En pensant à cette pièce mon estomac se réveille et commence à crier famine, ce sera l'excuse parfaite si l'on me demande.

J'arrive près de fenêtres et je remarque que nous sommes vraiment proches du sol, ce qui signifie que je suis au rez-de-chaussée, c'est une petite victoire de savoir où je suis. Les fenêtres sont immenses, elles font deux fois ma taille et permettent à la lumière naturellement de pénétrer dans le lieu où je me trouve. En regardant au travers, je vois encore la forêt, c'est comme si la bâtisse avec était construite au milieu des bois. Si je pouvais passer au travers du verre, je serais déjà sur les sentiers boisés.

Sur ma gauche, j'aperçois une femme vêtue d'une robe noire et d'un tablier porter un plateau, immédiatement mon but me revient en tête et je décide de la suivre pour qu'elle me mène à la cuisine. Après quelques minutes, elle pénètre enfin par une porte, j'essaie de voir la pièce par l'embrasure quand elle entre, mais je ne vois rien. J'hésite quelques instants avant de me décider et de passer cette porte.

Je suis bien dans les cuisines où un nombre incroyable de personnes s'activent. Les odeurs de nourriture m'assiègent et font gargouiller mon estomac vide. Ces délicieuses voluptés me transportent, je sens des épices, mais également des herbes aromatiques qui me font penser à ma mère. Je repense instantanément à ma famille, mes parents et Lua qui se trouvent en sécurité dans un endroit que je ne connais même pas. Et je repense à Léandre qui se trouve encore au palais de Nostraria... Il doit sans doute faire face aux conséquences de ma fuite. Est-ce qu'il sait que j'ai été enlevée ? Est-ce que le prince le sait ? Si c'est le cas, l'un ou l'autre, si ce n'est les deux, sont capables de retourner terre et mer pour tuer mes kidnappeurs.

Un homme avec un certain embonpoint me fait revenir au moment présent et me demande :

— Qu'est-ce que vous faites dans ma cuisine ? Il me regarde de haut en bas. Dans cette tenue qui plus est ?

Il paraît quelque peu essoufflé et son visage est rouge. Sa tenue blanche n'est pas immaculée, il se permet de juger la mienne, mais la sienne est tachée de sauce tomates et autres aliments en tout genre. Je prends mon expression la moins agressive possible et lui réponds :

— Je cherchais juste quelque chose à manger...

Son regard est suspicieux. Un blanc s'installe, ses petits yeux plissés me détaillent puis un sourire éclaire son visage bouffi et il dit :

— Tu as toqué à la bonne porte.

Il me prend par le bras, je le suis sans me formaliser, il émet un « tsssss », désigne mon corps et continue en disant :

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant