Chapitre 23

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Ayden est finalement parti se préparer dans sa chambre et j'en ai fait de même. Je me regarde dans le miroir de la salle d'eau. Mon reflet est féérique. J'ai pris l'une des tenues à ma disposition dans l'armoire. C'est une longue robe blanche qui s'évase à la taille, elle est très vaporeuse. J'ai l'impression de ne rien porter tellement le tissu est agréable et léger. De fines bretelles maintiennent la robe sur mes épaules et des manches courtes tombent sur mes bras tout en laissant mes épaules découvertes. Un large corset vert cintre ma taille et dessine parfaitement la forme de mes seins. En m'observant, je me rends compte qu'il me manque uniquement des oreilles pointues pour ressembler à une elfe dans cet accoutrement. Je place ma ceinture à la taille équipée de mon épée et d'un poignard.

Mes cheveux sont complètement lâchés et les ondulations tombent nonchalamment. Je ne les ai pas coupés depuis un moment, ils m'arrivent au milieu du dos. C'est ma mère qui me les coupait à la maison, mais je ne l'ai pas vu depuis plusieurs mois. J'ai tellement de questions à lui poser, de choses à lui expliquer.

J'hésite à attacher mes cheveux à la manière d'Heikas pour au final m'en empêcher. Je leur ressemble déjà assez dans cette tenue sans en rajouter alors je décide de faire un chignon haut un peu lâche que j'attache avec un cordon de cuir.

J'observe les petits flacons qui ont été placés dans la salle de bain. Je les renifle un par un en me disant qu'il serait peut-être bien de porter un parfum, de faire un effort. Les parfums me paraissent tous trop forts, ce sont des odeurs qui me font penser à la nature, mais ne me correspondent pas trop, lavande, eucalyptus, menthe ... J'ai l'impression de tomber dans les concoctions de ma mère. Je m'en détourne. Au même moment, quelqu'un toque à la porte. Je me regarde une dernière fois et tire deux petites mèches de mon chignon pour les faire revenir sur mon visage. Je me trouve jolie.

Je vais ouvrir la porte et j'aperçois Ayden. Il porte un costume vert sapin qui lui va à ravir. Cette couleur fait ressortir ses cheveux d'un brun presque noir et ses yeux gris. Je vois d'abord son profil parce qu'il regarde le couloir avec insistance comme s'il avait entendu un bruit suspect. Je passe ma tête pour regarder dans la même direction que lui, mais je ne vois rien alors je me replace face à lui et demande :

— Qu'est-ce que tu regardes ?

Il tourne enfin la tête vers moi en commençant par dire :

— Je crois que....

Le reste de sa phrase meurt quand son regard croise le mien puis qu'il balaie mon corps drapé de ma robe. C'est la première fois qu'il me voit vêtu de la sorte et ça doit lui faire un choc. Il reste bloqué sur la robe, la bouche entrouverte. La phrase qu'il comptait dire se perd dans le néant. Le voir perdre ses mots me fait légèrement sourire.

— Quelque chose ne va pas ?

Ma question s'adresse autant à son manque d'éloquence qu'à ce qu'il a pu entendre dans le couloir.

— D'ordinaire, tu es déjà magnifique, mais ce soir tu es resplendissante.

Cet aveu me paraît si sincère qu'il me désarme totalement. Je ne m'attendais pas à ce que son honnêteté me fasse rougir, c'est pourtant le cas. Le fait d'avoir exprimé à voix haute cette affirmation n'a pas l'air de le perturber, au contraire il a l'air posé et reprend son air calme habituel. Il continue le plus naturellement du monde, comme s'il ne venait pas de m'avouer qu'il me trouvait belle au quotidien.

— J'ai cru apercevoir une créature devant ta chambre, mais elle a disparu en moins d'une seconde quand je me suis dirigé dans cette direction.

J'essaie de comprendre comment il peut paraître si calme alors qu'il y a moins de deux secondes il perdait ses mots. Les rôles se sont inversés sans que je ne comprenne quoi que ce soit. Il me tend sa main droite tandis que la gauche est dans son dos.

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant