Chapitre 42

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Après ces deux jours assez intenses en émotions, je craignais qu'un incident ne survienne à chaque lever de soleil jusqu'à notre arrivée, mais ce ne fut pas le cas. Nous n'avons pas recroisé la chasse sauvage, ni d'elfe de la cour unseelie et aucune créature hostile. Il nous est arrivé de voir quelques champignons qui marchent aussi appelés hwandion et des renards ailés. J'ai même cru apercevoir un petit dragon, mais on aurait plutôt pu le comparer à un rat ailé sans aucun prestige. Éros ne m'avait pas menti en me disant que leur race était en train de s'éteindre et qu'ils faisaient peine à voir.

Je me félicite d'avoir emmené Wôeneques avec nous parce qu'il a une bonne connaissance du terrain et malgré son mauvais caractère, ils nous aident à cheminer. Je remarque par moment qu'il me regarde, mais pas comme pourrait le faire Éros ou Ayden, son regard est empreint de solennité alors qu'il n'en montre aucune au prince de Nostraria. Je me demande par moment s'il est capable de voir le futur comme Heikas ou la reine des faes. Heikas m'a déjà observé de la même façon, ce qui me met assez mal à l'aise. J'ai même surpris le prisonnier me donner un surnom dans le même style que celui qu'il a donné a Éros, mais je n'ai pas pris le temps de l'interroger sur sa signification. Lors des tours de garde de nuit, il veille pour parler avec moi. Il reste mystérieux et ne parle pas de lui, je n'en fais pas vraiment plus à mon sujet, mais il connaît la forêt comme sa poche, il me conte sa métamorphose, me parle des créatures qui y évoluent et des légendes qui les accompagnent. Il me parle également de la chasse sauvage, les créatures que j'ai prises pour des chiens sont en vérité des Barghest. Ils sont dotés de dents acérées et de griffes incomparables à celles de chiens. Ils sont capables de dévorer n'importe quel être vivant en moins de quelques secondes.

Ayden et Éros ne font que se disputer pour un rien. Ce qui ne m'a pas encouragé à parler des sentiments que ressent Ayden à Éros. Je n'ai pas non plus pris le temps d'éconduire le second. Éros se montre attentionné avec moi et je suis reconnaissante qu'il n'ait pas envie de me forcer à le suivre jusqu'en Nostraria. Pourtant j'aimerais pouvoir rester avec lui... J'essaie de tenir mes sentiments en laisse, mais quand il me regarde en souriant j'ai du mal.

Quant à Ayden je remarque qu'il essaie de me parler de ses sentiments, mais dès qu'il aborde ce sujet je fuis. Je ne suis pas fière de réagir de la sorte, mais je réagis d'instinct. Quand la chasse sauvage est passée et que je l'ai poussé d'un côté pour par la suite sauter sur Éros, j'ai remarqué son regard de chien battu après. J'avais choisi de protéger Éros et non lui. C'était un acte inconscient, mais que je referais si nécessaire.

J'ai remarqué que Léandre et Cléo filent le parfait amour. Je suis contente pour mon frère, il mérite de trouver quelqu'un de bien et je suis persuadée que Cléo lui convient parfaitement. Elle est douce et respire la joie de vivre comme Léandre, à deux ils feraient presque mal aux yeux tellement ils rayonnent. Mon frère est toujours plus que désagréable au sujet de l'Edryae et je commence à avoir envie de le frapper quand il évoque le sujet.

Mélya est égale à elle-même et ne parle pas énormément, je suis tout de même surprise parce qu'elle a l'air d'apprécier Ayden et discute avec lui alors que c'est un Edryen. Gaspard, lui, fait preuve d'une maladresse presque pathologique. Il fait tomber son arme en la nettoyant, se brûle en allumant le feu avec ses propres aptitudes. À certains moments j'ai presque envie de lui recasser le nez pour qu'il se réveille. Mais il n'est pas méchant et sa déférence envers la couronne de Nostraria est assez exemplaire. Il serait prêt à se jeter d'une falaise pour Éros si celui-ci le lui demandait.

Lors de notre quatrième jour de marche, nous arrivons finalement à la base de l'à-pic de la montagne du dragon. C'est la plus grande montagne de la chaîne montagneuse. À présent, nous devons chercher l'entrée. Wôeneques nous explique qu'il faut grimper sur un chemin escarpé plus à droite. J'y ai bien réfléchi et je ne pense pas qu'il est essentiel que tout le monde risque sa vie sous cette montagne, c'est pourquoi j'annonce :

— Je n'ai pas besoin que vous veniez tous... Alors il faudrait qu'une partie du groupe reste ici et attende notre retour.

Je préfèrerais y aller seule, mais je sais déjà qu'ils seront contre cette idée. Le problème c'est que je suis venue avec des gens qui me tiennent à cœur et je ne suis pas prête à risquer leurs vies. Ayden et Eryk s'avancent comme un seul homme et me disent en même temps :

— Je viens.

Je n'en attendais pas moins de mes soi-disant nouveaux gardes du corps. Mélya me dit gentiment :

— Je suis venue jusqu'ici ce n'est pas pour rester à l'écart.

Cléo acquiesce. Éros me regarde comme si j'étais devenue folle et qu'il était hors de question qu'il ne m'accompagne pas. Gaspard se colle au prince, il fera exactement ce que décide Éros. Comme il se colle un peu trop près, Éros s'éloigne d'un pas et lui lance un regard en coin en agitant légèrement ses mains pour lui montrer qu'il faut respecter une certaine distanciation. Léandre est le dernier à ne pas encore avoir réagi. Il s'avance vers moi et me dit :

— Tu crois vraiment que j'abandonnerais ma petite sœur à son grand destin sans participer ?

Je sais qu'il plaisante et qu'il vient parce qu'il se sent dans l'obligation de me protéger, comme depuis toujours. Je leur souris à tous et hoche la tête. Je regarde Wôeneques et annonce :

— Je pense que tu as été plus qu'aidant dans ce périple alors je ne vais pas te forcer à nous accompagner, désolée de t'avoir entraîné là-dedans.

Je coupe ses liens et place mes mains sur son bras cassé, je me concentre au maximum pour canaliser mes aptitudes et le guérir comme je peux. Je suis moins douée que Léandre, mais je pense que ça fera l'affaire, je lui dis :

— Bon, n'essaie pas de tirer à l'arc dans l'immédiat, mais tu ne devrais plus avoir mal.

Il ferme les yeux deux secondes et je regarde Léandre pour qu'il lui rende son épée qu'il porte encore à la ceinture. Avant que mon frère puisse lui donner Wôeneques prend la parole.

Almarëatári, tu ne m'as pas demandé mon avis, mais je vous accompagne.

— Quoi ?! Je ne comprends plus rien, commente Léandre.

Je fronce les sourcils et observe l'elfe entre mes cils. Je lui demande :

— Pourquoi ?

— Parce que dans un futur proche je serais fier de dire que j'ai participé à la montée de la prochaine Tári.

Il m'offre un sourire malicieux pour me faire comprendre qu'il ne m'en dira pas plus. Il me glisse quand même :

— Je sais que le cundû aica et le envinyanta n'ont pas pris le temps de t'expliquer ce que signifiait ton surnom en Quenya.

— Tu pourrais peut-être me le dire maintenant.

— Ce serait beaucoup moins amusant. 




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Holà, 

Je n'ai pas séparé le livre en parties, mais je pense le faire. 

Si c'était le cas nous arriverions donc à la fin de la deuxième partie pour commencer la troisième. 

Cette partie serait appelé "la descente aux enfers"... 

A vous de vous faire votre propre avis, à présent ! 


Au plaisir de lire vos commentaires 😉



Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant