Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre monde

Chapitre 40

Holà !!! 

Bon... Je le conçois, j'ai un peu de retard... 

Donc pour me faire pardonner et parce que ce chapitre est un peu court, je publie le chapitre 40 maintenant et il y en aura un autre ce soir (vers 18h). 

Sinon je vais faire en sorte de reprendre le rythme habituel dès demain. 

Bonne lecture à vous. 🥰

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Il est difficile de distinguer les montagnes au travers des arbres denses de la forêt, mais pas impossible. Quand un trou est formé dans les feuilles, on peut voir la montagne du dragon qui prédomine la région. Elle est immense. Je sais que la voir ne veut pas dire que nous sommes proches, au contraire elle est tellement imposante qu'on pourrait l'apercevoir à des lieues à la ronde. Ce n'est pas très encourageant pour nous, j'aimerais arriver rapidement là-bas. Eryk estime qu'il nous reste deux jours de marche, ce qui serait en corrélation avec les dires de Heikas et d'Isaac. Ils pensaient que nous aurions 3 jours de marche jusqu'à la montagne, un temps indéterminé sous cette dernière et encore 3 jours pour revenir au portail dans le meilleur des cas. Le souci c'est qu'il est facile de trouver une montagne, mais beaucoup moins de retrouver un portail. Heureusement, nous avons Ayden qui est capable de ressentir la magie fae grâce à l'un de ces tatouages, je n'ai pas encore parlé de cette information au reste du groupe.

Je marche en fin de peloton, je suis seule et regarde le groupe. Je remarque qu'Ayden s'avance vers Eryk. Je devrais aller leur parler. Éros se retourne au même moment vers moi. Il s'arrête et attend que je le rejoigne en quelques enjambées. Il marche quelques secondes en silence à mes côtés. J'observe toujours les deux Edryens, je ne veux pas qu'Eryk se grille. Ils commencent à parler assez passionnément.

— Je pense qu'on devrait parler, finit pas dire Éros.

Je me désintéresse des deux frères adoptifs pour regarder mon interlocuteur.

— De quoi veux-tu parler ?

— De beaucoup de choses à vrai dire.

Je tourne à nouveau la tête vers Ayden et Eryk. Ils ont l'air de s'engueuler.

— Euh... tu veux bien m'excuser.

— Tu ne veux pas qu'on parle ?

J'ai déjà fait deux pas en avant. Je me retourne pour le regarder droit dans les yeux. Il s'arrête, je l'imite.

— Bien sûr que je veux parler avec toi, mais là je dois dire un mot à Eryk.

Il lève la tête pour regarder le concerné. Je poursuis pour que son attention revienne à moi. Je n'aurais pas dû le regarder dans les yeux. Pendant un bref instant, j'oublie toutes les barrières que je mets entre nous. Je me rapproche de lui, place une main sur sa joue gauche et embrasse la droite.

— Je reviens tout de suite.

Je me retourne aussi vite que le baiser que je viens de lui déposer. J'aperçois Eryk et Ayden, toujours en grande discussion. Éros attrape mon poignet, m'attire à nouveau à lui et me glisse à l'oreille d'une voix sourde.

— Si tu ne te sens pas prête à être avec moi, je peux le comprendre... Mais ne fait pas ça si tu ne veux pas que je te fasse mienne sur le champ.

L'écho de sa voix résonne en moi. Mon cœur bat la chamade, je dois m'éloigner de lui. Ma voix se brise, mais j'arrive quand même à glisser :

— Je reviens tout de suite.

Je le fuis et je fuis ce qu'il arrive à me faire ressentir. Je l'évite depuis notre départ et il est nécessaire que nous ayons une conversation. Pourtant toutes celles que j'ai avec lui dérapent, on finit par s'embrasser et je désire qu'il aille beaucoup plus loin qu'un simple baiser.

Quand j'arrive à la hauteur d'Eryk et Ayden, j'ai repris mes esprits. Je me place entre les deux. Ils étaient en tête de peloton bien dix mètres devant le reste du groupe, j'ai dû accélérer pour les rattraper.

— Vous savez que vous n'êtes pas très discret ?

— Discret pour quoi ? demande Eryk.

— Vous avez l'air de vous disputer. Heureusement on peut mettre ça sur le compte de l'animosité entre Edryens et Nostrariens.

— Et c'est ce que c'est, annonce Ayden.

— Je lui ai dit hier soir.

— Tu lui as dit quoi ?

— À ton avis ? Tu es toujours aussi con ?

— Non, beaucoup moins que toi en tout cas.

J'assiste à leur dispute un peu éberluée. C'est particulier, ils chuchotent tout en ayant l'air de crier. Ayden poursuit :

— On t'a dit de n'en parler à personne, qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Tu as de la chance d'en avoir parlé à Hestia et pas à une autre des filles avec qui tu traînes, comme cette Cléo.

Ayden vient de cracher ce dernier prénom.

— Tu ne l'aimes pas ? Je lui demande.

C'est Eryk qui me répond un peu fougueusement.

— Non, il ne l'aime pas. C'est pour ça qu'on s'engueulait et parce qu'il est venu me parler. Tu ne la connais même pas, comment peux-tu juger ?

— Mais on s'en fout d'elle, Eryk, je ne venais pas te parler de ça. Je venais te parler d'Hestia.

— Et qu'est-ce que tu dois me dire sur Hestia alors ?

— AAAAH, enfin tu m'écoutes.

Je me retourne discrètement, mais le reste du groupe n'a pas l'air de faire attention à nous, sauf Éros, qui me fixe. Il se trouve toujours à l'endroit où je l'ai laissé, derrière l'entièreté du groupe donc il ne risque pas d'entendre quoique ce soit. Je demande à Ayden :

— Tu comptes lui parler de notre conversation d'hier ?

— Oui.

— Quelle conversation ? demande Eryk.

— Mais attends deux minutes, j'y viens.

Eryk souffle face à cette réprimande, je dois avouer que je me reconnais un peu avec Léandre dans leur dispute. Ayden dit plus bas.

— Ignace a enfin trouvé son héritier.

Eryk redresse la tête et dévisage Ayden avec insistance.

— Qui ?

Ayden tourne le regard lentement vers moi et me désigne d'un geste de la tête. Eryk me dévisage alors et m'offre un sourire radieux avant de dire :

— Non, j'y crois pas.

— Je t'en parle parce que tu connais les retombées que ça doit avoir sur cette excursion.

Eryk hoche la tête. Je fronce les sourcils et demande :

— C'est-à-dire ?

Mon ami espion me regarde et rit légèrement en disant :

— Oh simplement qu'à partir de cet instant tu as deux gardes du corps dont tu es la priorité.

Il me fait un clin d'œil en terminant sa phrase et Ayden hoche la tête avec sérieux.