Chapitre 33

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Je marche vers Ayden quand j'entends un sifflement. Le bruit d'une flèche qui fend le vent. En moins d'une seconde, j'ai mon arc tendu et une flèche est encochée. Mélya à ma droite hurle et tombe à terre. Je crie aux autres :

— À COUVERT.

Les flèches commencent à pleuvoir. Eryk sort également son arc. Gaspard se précipite sur Éros pour le protéger de son corps alors que ce dernier essaie clairement de venir m'aider. Je regarde Ayden et lui indique d'un mouvement de tête Mélya, il acquiesce. Eryk et moi commençons à tirer des flèches à notre tour pour couvrir le jeune homme qui se précipite vers Mélya. Je leur lance un regard, la petite femme mystérieuse a reçu une flèche dans le bras gauche. Ayden demande quelque chose à Mélya sans que je prenne le temps de comprendre. Je décoche des flèches à toute vitesse en cherchant la source des lancers adverses. Soudain, un cri. Je regarde dans la direction de la voix, un homme tombe d'un arbre. Un boum retentit quand il touche le sol et la pluie de flèches s'arrête. J'y regarde à deux fois, ce n'est pas un homme, mais un fae.

Je ne suis pas assez idiote pour me rapprocher de la victime. Un silence pesant se fait entendre dans la forêt. Je regarde rapidement vers mon frère parce que je ne l'ai pas vu pendant l'attaque, je veux m'assurer qu'il n'a rien. Il a fait barrage de son corps pour protéger Cléo. Je hausse un sourcil et me focalise à nouveau sur l'ennemi invisible. Comme mué par un ordre inaudible, je vois 4 silhouettes descendre des arbres. Ils se placent face à nous, tous vêtus d'une capuche qui couvre à moitié leurs visages. Deux ont leurs arcs aux points et les deux autres ont dégainé leurs épées. Je reste en position de tire. Je vise le plus grand, c'est l'un de ceux avec un arc. Ce sont les plus dangereux, ils sont à éliminer rapidement en cas d'offensive. Le petit groupe vient se placer derrière moi. Eryk se tient juste derrière moi et me souffle :

— Je te couvre.

Je vois une flèche apparaître dans mon champ de vision. J'aimerais me retourner pour voir où est Éros, mais je ne quitte pas mon assaillant des yeux. Je baisse alors mon arc en laissant ma corde se détendre légèrement.

— Que voulez-vous ? Je demande à voix haute.

L'homme que je visais avec ma flèche déclare :

— Votre mort à tous pour avoir osé fouler la terre sacrée.

Sur ce, il décoche une flèche qui file droit dans ma direction. Une masse de poils noirs attrape la flèche au vol et la brise en deux dans sa mâchoire. C'est un énorme loup, celui que j'ai vu plusieurs fois au palais de Nostraria. Il tourne ses yeux vers moi avant de se focaliser à nouveau sur l'ennemi. Je n'ai pas le temps de comprendre comment cette bête a pu arriver là et décider de me défendre parce que les 4 êtres face à nous se jettent dans le combat. Je suis quelque peu abasourdie donc mes mouvements ont une seconde de décalage avec les autres. Le loup se jette sur un des archers, celui qui m'a tiré dessus. Eryk fait pleuvoir les flèches, mais elles sont beaucoup trop nombreuses pour ne venir que d'une personne, je suppose qu'Ayden joint ses forces. Léandre, Cléo et Gaspard ont leurs épées en main et frappent les ennemis. En moins de quelques secondes notre groupe a pris le dessus et il ne reste plus personne pour nous défier. Eryk tire les capuches de nos assaillants et déclare :

— Des elfes, vu leurs états, de la cour unseelie.

J'ai l'impression que personne ne relève le fait qu'un loup vient de débarquer de nulle part. Ayden pénètre dans mon champ de vision et fronce les sourcils en regardant la bête. Je me retourne alors et cherche Mélya du regard pour m'assurer qu'elle va bien puis Éros que je n'ai pas vu du combat. Une pointe d'angoisse m'étreint le cœur. Mélya est seule derrière nous et observe le loup avec des yeux tels des soucoupes. Mon attention se porte à nouveau sur lui, il me fixe et je me perds quelques secondes dans ce regard rouge sang. Une fumée rouge commence à entourer ce dernier. Je regarde ses yeux rouges se muer en bleu glacier. Il se transforme petit à petit en forme humaine avant de devenir Éros. Un Éros nu comme un vers. Il ne se presse pas et me regarde avec intensité avant de retourner lentement à l'endroit où il a laissé son pantalon. Je hausse un sourcil à son intention et il me répond par un sourire en coin dont il a le secret. Pendant le court laps de temps du trajet, Gaspard essaie de faire barrage de son corps comme il le peut pour couvrir son prince de notre vue. Ce qui est totalement inutile parce que je suis la seule personne à regarder l'homme qui était une bête il y a encore deux minutes. Tout le reste du petit groupe a détourné le regard.

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant