Chapitre 51

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Je suppose que la reine des faes avait raison. L'artefact m'aide à gérer ma magie fae. En voyant Ayden a l'article de la mort, Eryk au bord de la crise d'angoisse, une solution s'est imposée à moi. Créer un portail et étrangement, je savais comment faire. Il m'a suffi de canaliser ma magie et d'imaginer le portail se former. Il était là. Le seul souci étant l'impossibilité de sortir de la montagne par un portail, comme pour y entrer. Il nous a donc menés directement à la première salle où nous avions abandonné nos armes. Une fois arc, flèche et épées récupérer Eryk a jeté Ayden sur son épaule et a grimpé les marches trois par trois suivis par le reste du groupe. Léandre et Cléo en retrait par rapport à nous.



À présent, je menace Léandre de créer l'antidote pendant qu'Eryk et Mélya veillent sur Ayden qui est dans le coma. Mon couteau pointe dangereusement vers son cou. Je hurle :

— FAIS-LE. TU ME L'AS PROMIS.

Cléo essaie de temporiser, mais je suis sur le point d'exploser. Je suis fatiguée, j'ai souffert le martyre et maintenant mon ami est sur le point de mourir. La seule personne capable de m'aider est Léandre, un homme qui me prend pour un monstre et que je n'arrive plus à voir comme mon grand frère protecteur.

Je n'ai pas envie de le menacer.

Je n'ai pas envie d'avoir besoin de le faire.

Je n'ai pas envie de faire le deuil d'un ami, ni d'un frère.

Pourtant c'est ce qu'il va arriver s'il décide de m'abandonner encore une fois. Il me dit :

— Je sais que tu ne me ferais jamais de mal, je suis ton frère.

— Peut-être, mais tu m'as prouvé que je ne pouvais plus te faire confiance et tu veux recommencer. Es-tu toujours le grand frère que j'ai connu ? En tout cas, je ne suis plus la petite sœur innocente qui ne savait que chasser. Alors maintenant fais ce que je te demande si tu ne veux pas que je te coupe les tendons de la main au point de ne plus réussir à tenir quoique ce soit.

Léandre m'observe surpris par la virulence de mes propos. Cléo intervient :

— Je ne pense pas que ce soit la bonne solution de menac...

— Toi, tais-toi. Je ne veux pas t'entendre. Léandre, si tu ne veux pas aider Ayden, tu veux que je menace quelqu'un à qui tu tiens pour te motiver ?

Mon couteau se dirige rapidement vers ma gorge de Cléo. Le regard surpris qu'elle me lance ne me fait ni chaud, ni froid. Je suis prête à sauver Ayden coûte que coûte. Il est en train de mourir à cause de moi. Il m'a suivi pour me protéger et parce qu'il m'aime. Je me sens tellement coupable. Je ne lui apporte que du malheur... Éros intervient enfin :

— Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Hestia, calme-toi.

Il se place derrière moi et prend doucement mon couteau. Je le laisse faire m'appuyant légèrement sur lui pour évacuer la pression. Il poursuit :

— Léandre fait cet antidote. C'est un ordre.

Il s'exécute non sans me lâcher un regard haineux que je lui rends. J'ai du mal à comprendre comment notre relation a pu dégénérer en si peu de temps. Je me retourne vers le prince.

— Je te remercie.

Mes yeux rencontrent les siens. Deux glaciers me sondent. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il pense. Est-ce qu'il me trouve horrible de menacer mon frère ? Parce que je me sens horrible. Je me sens tellement inutile pour Ayden. Je me détourne d'Éros et attends auprès du blessé.

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant