Chapitre 19

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Je suis Ayden dans les couloirs du château. Pendant que nous marchons, il prend le temps d'enfiler sa chemise. Rapidement, nous descendons l'immense escalier que j'ai grimpé tout à l'heure. Nous empruntons la porte juste en face, l'air frais de la nuit glisse sur mon visage et mes bras. Quelques marches mènent directement dans l'herbe, il n'y a aucun chemin distinctif. Si je regarde à gauche ou à droite je retrouve la forêt à quelques mètres, mais en face se dressent les ruines du bâtiment que j'avais déjà vu du quatrième étage. La végétation a l'air d'avoir pris le dessus. Les rayons de lune frappent les arches qui sont incroyablement grandes, nous nous dirigeons droit vers la première. Il n'y a pas de plafond et la lune inonde de lumière les bras d'Ayden, ses tatouages resplendissent encore plus que dans la pièce. Je suis excitée et à la fois terrifiée à l'idée d'en avoir également. Je me demande comment ils apparaissent, s'il faut les dessiner ou si c'est instinctif. Je pose une question qui me paraît importante à Ayden :

— Comment est-ce que je vais choisir quel tatouage faire ?

— Tu ne le choisis pas.

— Quoi ?!

— Tu ne le choisis pas pour le premier. C'est plus amusant comme ça. Pour les suivants on y met une intention, mais je vais tout t'expliquer quand on sera au bon endroit. On y est bientôt.

Il tient toujours ma main et je le suis volontiers. Après plusieurs arches passées, il s'arrête enfin. Il se place face à une fontaine en demi-lune collée à l'un des murs du bâtiment. Au-dessus de celle-ci une tête de dragon crache un jet d'eau. Je touche inconsciemment mon collier, celui qu'Alora m'a offert. Ce petit bout de femme indépendante qui règne sur un pays entier me manque. La relation qu'on avait établie à quatre avec Chris, Éros et elle aussi. J'avais vraiment l'impression d'être avec des amis proches, dans ces moments je me disais que la vie avec Éros pouvait être facile jusqu'à ce que je sois à nouveau suivi par un garde ou que je retourne dans le bureau du roi et qu'il me force à m'exercer par la menace.

Ayden me regarde et me dit :

— Ok, donc je t'ai dit pour la pleine lune...

Il regarde l'astre qui nous surplombe, je l'imite. Elle a l'air de veiller sur nous.

— ... Mais d'autres conditions doivent être rassemblées. Il faut être en extérieur...

Il fait un grand geste des bras et embrasse les alentours du regard, de l'herbe verte a nos pieds jusqu'à l'arbre qui a poussé collé à l'un des murs. Il me fait un clin d'œil.

— ... Il nous faut de l'eau également...

Je regarde la fontaine en hochant la tête.

— ... Et il faut que tu aies déjà commencé à développer tes aptitudes.

Je hoche encore la tête. Il fait une pause puis fait apparaitre une flamme entourée d'une fumée ou se mêle du blanc et du noir. Il fait s'envoler la flamme au-dessous de nous. Je l'observe, elle se stabilise et ne bouge plus. Mon regard se tourne à nouveau vers Ayden dont le visage est à présent baigné de lumière orange. Il reprend :

— Et maintenant le feu. Nous avons rassemblé les quatre éléments. Tous les rituels anciens se font à la pleine lune qui est la période idéale pour ce genre de rite parce que c'est le soir ou la lune recharge les éléments.

— Est-ce que je dois dire quelque chose ?

Il sourit face à ma question. Je ne sais pas ce qui peut être amusant, mais son sourire est contagieux. Je détourne le regard pour qu'il ne voie pas mes coins de lèvres se relever. Il m'attrape le menton et maintient ma tête face à lui.

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant