Chapitre 47

1.7K 130 114
                                    

L'escalier est large et tourne légèrement vers la gauche sans être franchement en colimaçon. Nous nous enfonçons dans le cœur de la montagne. Le petit dragon a finalement quitté mon épaule pour s'entrainer au vol dans la descente. Ses mouvements sont approximatifs et hésitants, mais rapidement il prend en assurance. Je ne peux m'empêcher de l'observer. Wôeneques descend quelques marches rapidement et se place à ma hauteur pour regarder l'animal lui aussi. Je lui demande :

— Pour ton peuple, votre nom représente ce que vous êtes ?

— Oui, c'est exact.

— Et c'est en Quenya ?

Il hoche la tête, je reprends :

— Comment tu l'appellerais en Quenya ?

Je désigne le dragon d'un geste de la tête. Au même moment, la bête crache une petite boule de feu et plonge pour passer dedans avant de la faire disparaître. Wôeneques sourit et me répond :

— Je pense que ce serait Fëanáro.

— Qu'est-ce que ça signifie ?

— C'est l'équivalent d'Esprit de feu dans votre langue.

— Tu ne m'as toujours pas dit ce que signifiait le surnom dont tu m'as affublé. Et je ne connais pas la signification des autres non plus.

— Souhaites-tu vraiment les connaître ? Et lesquels ? Parce que j'en ai un pour chacun d'entre vous.

— Tu pourrais tous me les expliquer. Cet escalier me paraît interminable, nous avons le temps.

— Je te donnerais les surnoms et leurs significations de quatre personnes uniquement.

Je lui lance un regard soupçonneux.

— Pourquoi seulement quatre ? Il y en a des plus importants que d'autres ?

— Quelques-uns sont des prédictions plus que ce que ne reflète vraiment la personne.

Je fronce les sourcils et lance un regard à la dérobée au reste du groupe. Je les regarde un par un en me demandant comment Wôeneques les voit. Il a un regard extérieur sur mes compagnons, mais je suis sûre qu'il a des capacités semblables à Heikas et la reine des faes sur les prémonitions. Il doit se douter que je demanderais pour moi, ma curiosité m'a mené à cette conversation après tout. Je commence par demander :

— Très bien, alors que signifie le surnom d'Éros.

Wôneques sourit, ça semblait évident que je demanderais pour mon âme sœur.

Cundû aica. Ça le définit comme un prince cruel.

Je hoche la tête, peu surprise par ce constat. Éros peut paraître effrayant pour des personnes le connaissant et encore plus pour les inconnus.

— J'aimerais que tu me donnes les surnoms que tu as donnés à Ayden.

— Oooh. Il lance un regard à l'homme dont nous parlons et sourit. Tu parles de Ohtarmelnë, c'est le guerrier amoureux.

C'est à mon tour de regarder Ayden, mes yeux rencontrent les siens et je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. Je change de sujet rapidement pour ne pas y penser.

— Parle-moi de Mélya.

Il paraît surpris comme s'il ne s'attendait pas à devoir parler d'elle, mais me répond avec un petit sourire tendre.

Nissnualla, c'est la femme mystérieuse, secrète.

Je hoche la tête, ne pouvant que confirmer. Je connais Mélya depuis quelques mois à présent, mais je ne sais rien d'elle. Une ombre de mystère l'entoure et je pense qu'elle se complait dans ce mystère. Wôeneques s'apprête à parler, sans doute pour me donner la signification du surnom qu'il m'a donné, mais je le coupe et demande :

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant