Chapitre 2

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Une douleur atroce à l'arrière de la tête me fait émerger. Je ne sais pas où je suis. J'essaie d'ouvrir les yeux, mes paupières me paraissent si lourdes. Une plainte s'échappe de ma gorge. J'ai froid et j'essaie d'attraper les couvertures qui ont glissé. Brusquement, les souvenirs me reviennent. Ma course dans la forêt. L'attaque de l'homme édenté. Être encerclé dans des dizaines de créatures. Et finalement cet homme que j'avais vu dans le palais.

Je me force à ouvrir les yeux. Je ne suis pas dans ma chambre au palais de Nostraria, je ne suis pas dans un cachot non plus. Je suis dans une chambre simple, sans fioritures dans les tons crème. Ce décor me stresse. Ma respiration s'accélère, je place ma main sur ma hanche pour prendre un de mes couteaux. Ma ceinture n'est pas là. Je panique encore plus. Je dirige ma main vers ma cuisse pour attraper ma dague à rouelle, elle ne s'y trouve pas non plus. Rapidement je me précipite vers le canif que j'avais caché à ma cheville. C'est la dernière arme que je pourrais encore avoir à ma disposition. Je ne l'ai pas. J'ai envie de hurler ma frustration.

Je relève vivement la tête et la douleur fait bourdonner mon crâne. J'explore la pièce du regard pour trouver un objet pouvant faire office d'armes. Dans leurs escapades mes yeux rencontrent un regard rieur. Je saute sur mes pieds et me mets en position défensive. J'observe l'endroit où j'ai croisé ce regard, il y a cet inconnu que j'ai déjà croisé par deux fois et dont je ne connais pas encore le nom. Je suppose qu'il est mon nouveau geôlier. Après le roi Horos, un mystérieux inconnu, je ne pourrais donc jamais être une femme libre. Je le dévisage ouvertement sans ouvrir la bouche. Il se tient bien droit, les pieds ancrés, les bras croisés. Son sourire contraste avec son attitude sérieuse. Il ne doit pas être beaucoup plus vieux que moi, je lui donnerais vingt-deux ou vingt-trois ans. Ses cheveux sont bruns foncés et ses yeux paraissent gris, mais je ne suis pas assez près pour en être sûre. Il est vraiment imposant, le charisme s'échappe de tous ses pores. Il a l'air plus grand que moi et sa musculature me confirme que c'est un guerrier. Mon regard revient vers son visage, il sourit de plus belle et dit :

— Tu comptes me détailler encore longtemps ?

Je ne comprends pas cette familiarité entre nous, je hausse un sourcil, tic que j'ai pris d'Éros. Son souvenir m'est légèrement douloureux, mais ce n'est pas le moment d'y penser. Je décide d'employer le même ton :

— Je pense être en droit de faire ce que je souhaite face à mon ravisseur.

Il arrive à faire une moue et sourire en même temps et il hoche la tête.

— Je conçois que cette situation peut paraître un peu... particulière. Mais nous avons nos raisons.

— À qui correspond ce « nous » ?

Il plisse le nez et décroise ses bras en faisant quelques pas vers moi. Je recule en restant en position défensive.

— As-tu une idée de où tu te trouves ?

Pas la moindre. Mais je refuse de l'admettre c'est pourquoi ma bouche reste résolument fermée tandis que je continue d'analyser ses moindres faits et gestes. Il sourit légèrement et dit :

— Tu es en Edryae.

Je reste de marbre face à lui alors qu'intérieurement je panique totalement. Je ne suis pas censée laisser mes émotions prendre le dessus à ce point. Je suis dans le pays ennemi. Mon prince se bat contre ce pays depuis des années. À présent, je suis en terres hostiles. Il attend clairement une réaction alors je joue le bluffe :

— Et ?

Ce petit mot a été prononcé avec le ton le plus hautain dont je suis capable. J'observe mon interlocuteur avec dégoût. Il parait légèrement décontenancé face à mon attitude. Nous restons tous les deux à nous observer pendant de longues minutes. Le temps s'étire avant que je ne reprenne la parole et demande :

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant